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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Dialogue avec mon jardinier
France / 2007
06.06.2007
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UNE HISTOIRE SIMPLE
« Dupinceau, comme Dujardin, Dumaçon ou Ducon. »
Becker cultive un goût prononcé pour les gens dits simples, ceux qui constituent la fameuse « France d’en bas ». De L’été meurtrier à Effroyables jardins, en passant par Elisa, il nous livre un cinéma profondément humaniste qui met en lumière les histoires extraordinaires que peuvent cacher des hommes et des femmes ordinaires. Dans chacun de ses films Becker semble vouloir nous dire de ne pas nous fier aux apparences et au snobisme citadin.
Ici, l’extraordinaire réside justement dans l’ordinaire. Son jardinier n’a rien à cacher, aucune anecdote pittoresque à livrer, il n’a de leçon de courage à donner à personne. C’est la conviction avec laquelle il se satisfait de plaisirs élémentaires, sa totale acceptation de l’existence humble qui lui était destinée, ses valeurs morales, son amour de la terre et de la routine quotidienne qui lui confèrent toute sa noblesse. Le peintre désabusé qui fuit Paris et ses prétentieuses mondanités boit ses paroles, l’initie un peu à l’art, se laisse séduire et influencer par la simplicité de son regard sur la vie. Celui qui sait n’est pas le plus érudit, semble être la morale du film.
La rencontre entre ces deux mondes étrangers n’a rien de conflictuel, elle s’opère dans un profond respect de leurs différences et une saine curiosité. Les personnages très attachants, portés par un Auteuil et un Darroussin qui ont manifestement un réel plaisir à se donner la réplique, leur amitié teintée d’admiration mutuelle suscitent la sympathie. S’il la côtoie parfois, Becker échappe de justesse à la caricature. Pourtant, il manque cruellement de souffle. Peut-être le doit-il au fait que son film ne repose que sur des dialogues et que la philosophie de vie dont il fait l’apologie ne se distingue pas par son originalité mais à la longue, ces bavardages finissent par ennuyer. De l’éloge du banal à la banalité, il n’y a qu’un pas, malheureusement franchi en l’occurrence. Karine
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