Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 73

 
Dialogue avec mon jardinier


France / 2007

06.06.2007
 



UNE HISTOIRE SIMPLE





« Dupinceau, comme Dujardin, Dumaçon ou Ducon. »

Becker cultive un goût prononcé pour les gens dits simples, ceux qui constituent la fameuse « France d’en bas ». De L’été meurtrier à Effroyables jardins, en passant par Elisa, il nous livre un cinéma profondément humaniste qui met en lumière les histoires extraordinaires que peuvent cacher des hommes et des femmes ordinaires. Dans chacun de ses films Becker semble vouloir nous dire de ne pas nous fier aux apparences et au snobisme citadin.
Ici, l’extraordinaire réside justement dans l’ordinaire. Son jardinier n’a rien à cacher, aucune anecdote pittoresque à livrer, il n’a de leçon de courage à donner à personne. C’est la conviction avec laquelle il se satisfait de plaisirs élémentaires, sa totale acceptation de l’existence humble qui lui était destinée, ses valeurs morales, son amour de la terre et de la routine quotidienne qui lui confèrent toute sa noblesse. Le peintre désabusé qui fuit Paris et ses prétentieuses mondanités boit ses paroles, l’initie un peu à l’art, se laisse séduire et influencer par la simplicité de son regard sur la vie. Celui qui sait n’est pas le plus érudit, semble être la morale du film.
La rencontre entre ces deux mondes étrangers n’a rien de conflictuel, elle s’opère dans un profond respect de leurs différences et une saine curiosité. Les personnages très attachants, portés par un Auteuil et un Darroussin qui ont manifestement un réel plaisir à se donner la réplique, leur amitié teintée d’admiration mutuelle suscitent la sympathie. S’il la côtoie parfois, Becker échappe de justesse à la caricature. Pourtant, il manque cruellement de souffle. Peut-être le doit-il au fait que son film ne repose que sur des dialogues et que la philosophie de vie dont il fait l’apologie ne se distingue pas par son originalité mais à la longue, ces bavardages finissent par ennuyer. De l’éloge du banal à la banalité, il n’y a qu’un pas, malheureusement franchi en l’occurrence.
 
Karine

 
 
 
 

haut