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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La colline a des yeux 2 (The Hills have Eyes 2)
USA / 2007
20.06.2007
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ALIEN, N.M.
"- Cette guerre est illégitime, le président nous a menti.
- Tous les présidents mentent, c'est leur job !"
Un remake est toujours source d’inquiétudes mais la suite d’un remake l’est encore plus. Le film d’Aja avait le mérite de garder intact l’esprit de l’œuvre de Wes Craven mais ce numéro 2, pourtant écrit par Craven lui-même, n’est qu’une suite insipide et déjà vue, décevante. L’auteur – producteur, en manque d’inspiration depuis Scream, se perd dans les recettes classiques du "survival". Pour attirer un public jeune, poilu et boutonneux, il nous fait comprendre dès le départ que ça va saigner. Dans ce volet, le gore l’emporte sur le suspense et la tension psychologique. L’angoisse n’est plus progressive comme dans le premier mais ponctuelle. Nous devinons ce qui va se passer, attendant la mort à chaque plan puisqu'il est inévitable que la quasi totalité du casting doit y passer. Autre dépit : le « gentil méchant » qui aide les derniers rescapés à fuir. Craven a ressorti son personnage du Sous-sol de la Peur qui vivait dans les murs et qui aidait les enfants à quitter la maison des cinglés. Après tout, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ? Le recyclage n’est pas qu’un geste écologique, il est aussi une habitude scénaristique d'un cinéma fatigué.
Par ailleurs, il n’y a plus de films d’horreur ciblant les "djeunz" sans son petit message politique. Dans Massacre à la Tronçonneuse le commencement, les appelés au combat ont préféré prendre du plaisir avec leurs copines au Texas plutôt que d’aller tuer du Viet. On connaît la suite. Ici, c’est encore plus ironique. Wes Craven qui avait décimé une famille parfaite dans le premier volet s’attaque à un autre symbole de l’Amérique : son armée valeureuse. De jeunes soldats s’entraînent pour partir à Kandahar mais ils doivent d’abord déposer du matériel à des scientifiques en mission au Nouveau-Mexique, sur le territoire des mutants. Les apprentis GI sont des pétochards pour la plupart. Seul le sergent "en a" mais pas de chance pour lui, il se fait troué de balles par l’un de ses protégés qui l’a pris par erreur pour l'un des monstres. Les plus cérébraux et anti-américains d’entre nous pourront se dire à la fin du film que les Etats-Unis n’ont pas besoin de faire la guerre en dehors de leur territoire, ils ont déjà beaucoup à faire chez eux. Et c’est quand on croit que tout est fini, que tout recommence. Cette thèse peut être appuyée par le fait que l’une des deux filles se fait violer par un monstre et a donc en elle vraisemblablement un Frankenstein en puissance. L’ennemi n’est jamais celui qu’on croit. Le véritable danger vient toujours de l’intérieur, de soi-même. Le grand complot de l'ennemi intérieur frappe à nos portes... rien de bien neuf sous le cerveau de ce schizo de Wes. raphael
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