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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Die Hard 4 Retour en enfer (Live free or die hard)
USA / 2007
04.07.2007
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DUR À CUIRE
"- Vous avez flingué un hélico avec une voiture !
- J'avais plus de balles."
John McClane is back, yippee-kay-yay ! Après 12 ans d'absence, le héros le plus funky des années 90 est de retour pour notre plus grand bonheur. Le plaisir est intact et le héros passe l'épreuve du temps avec brio. Lui qu'on attendait vieilli et fatigué se découvre plus en forme que jamais. Mais quelle est la recette du succès de cette saga, qui compte aujourd'hui quatre volets ?
Un trio immuable, efficace et irrésistible : humour, action et scénario en béton armé. Non seulement McLane se retrouve toujours dans des situations physiquement intenses sans avoir recours au virtuel ni à de quelconques pouvoirs surnaturels ( ce qui le distingue de la quasi totalité des héros de films d'action actuels, de Spiderman aux 4 Fantastiques en passant par Harry Potter), mais en plus il a toujours une vanne à sortir juste au moment précis où il vient de risquer sa vie, assurant le décalage savoureux qui a fait son succès. Cerise sur le gâteau, l'intrigue n'est jamais seulement un prétexte à cascades et explosions, et précisément pour ce quatrième volet, s'inscrit dans une réalité très peu anodine : à notre époque, parler de terrorisme virtuel, de manipulation des médias et du contrôle absolu de l'informatique sur nos existences, ce n'est jamais un hasard !
Bien sûr, on ne peut pas non plus dire que les Die hard soient des chefs-d'œuvre d'originalité, et pourtant le spectateur suit toujours les aventures de John McClane avec délectation. Principal atout, le personnage incarné par Bruce Willis, qui tel un grand cru est meilleur en prenant de la bouteille. John McClane, cet espèce d'anti-héros bougon et à la vie sociale limitée, qui sait toujours se tirer des pires situations, seul envers et contre tous, et toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Qu'il se trouve dans une tour de verre type Tour infernale, bloqué dans un aéroport, suivant un jeu de piste machiavélique ou encore à la traque de pirates informatiques, il renverse les situations à son avantage, y gagnant tout de même quelques blessures au passage, et déjoue les plans des méchants d'un tour de bras ou de mitraillette. Dans Die hard, quel que soit le numéro, l'action est menée tambour battant, avec nombre d'explosions, de cascades et de bagarres viriles en tous genres. Et si quelques fois il reçoit l'aide de certains personnages secondaires (Samuel L. Jackson dans Une journée en enfer ou Justin Long dans Die hard 4.0), Bruce Willis reste l'atout charme incontesté et le héros de la saga.
Dans ce nouvel opus – enfin baptisé Die hard en VF ! – John McClane n'a rien perdu de son humour légendaire (quelques répliques et scènes déjà cultes avec Maggie Q) et cultive sans aucun complexe son côté has been. En toute logique, il a vieilli mais les scénaristes en profitent pour reprendre le principe du duo mal assorti avec cette fois-ci un choc des générations qui ne sonne jamais faux : mettez ensemble un petit génie informatique et le roi des cascadeurs, ils auront des tas de choses à s'apprendre ! Cela permet en plus au film de jouer sur le passé de Mc Lane (quelques allusions complices) et d'en faire plus que jamais une figure de survivant que rien ne peut arrêter, pas même le temps.
Complètement dépassé par l'informatique en général, ce que son jeune acolyte lui fait d'ailleurs souvent remarquer, il reste convaincu que les bonnes vieilles méthodes de son époque agissent plus efficacement, donnant lieu à de nombreuses scènes cocasses jouant sur l'opposition entre électronique et muscles. Son personnage est alors souvent tourné en dérision mais Bruce Willis fait fi de ces boutades, endossant le rôle plus que jamais. Modernité oblige, les situations périlleuses qu'il traverse deviennent de plus en plus improbables (un camion canardé par des missiles…).
Du coup, le spectateur a l'impression de recouvrer une deuxième jeunesse et assiste avec le sourire au spectacle divertissant qui se déroule devant lui. Le film de près de deux heures et demie passe ainsi comme une lettre à la poste grâce à une action omniprésente qui nous en met plein les yeux et les oreilles. Le seul reproche que l'on pourrait faire au film est de manquer de "vrai" méchant charismatique comme le furent précédemment Alan Rickman dans Piège de cristal et Jeremy Irons dans Une journée en enfer. On cultivait un certain plaisir à les détester, mais au final on en prend un encore plus grand à adorer McLane.
Florine, MpM
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