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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hostel - Chapitre II (Hostel Part II)
USA / 2007
11.07.2007
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VOYAGE AU BOUT DE L'HORREUR
«- Je veux acheter ma liberté.
- Personne ne peut quitter ces lieux sans avoir tué, c’est dans le contrat.»
Pari réussi pour le petit protégé de Quentin Tarantino qui est décidément aussi dérangé que son maître. Rarement le cinéma aura offert de pareilles images et de scénario aussi malsain. Mais toute la force de ce film, que l’on pourrait accuser, à tort ou à raison, de débauche sanguignolante et de sadisme gratuit, réside dans le fait que l’histoire racontée est tellement réaliste qu’elle en devient terrifiante et perturbante. Même Saw 3, pourtant interdit aux moins de 18 ans en France, une première, n’était pas allé aussi loin dans la perversité. Ce dernier, pourtant plus gore que Hostel 2, présentait une histoire moins vraisemblable donc moins dérangeante.
Eli Roth nous amène à réfléchir au sadisme qu’il peut y avoir en chacun de nous, à différents degrés, dans une société qui semble perdre ses repères. Il nous propose, dans cette suite, deux récits parallèles qui se rejoignent. Nous ne sommes plus seulement du côté des victimes mais aussi du côté de ces deux riches américains qui ont acheté leurs proies aux enchères et qui partent en Slovaquie pour les tuer. Avec son savoir-faire désormais incontestable dans la profession, le réalisateur dresse le portrait des futurs tueurs qui ne sont rien d’autres que d’ordinaires hommes d’affaires, ayant une vie tranquille aux Etats-Unis, une femme et des enfants. Personne n’aurait pu s’imaginer les monstres qui se cachent au fond d’eux.
Hostel 2 est le film des pulsions les plus extrêmes de notre psychisme, celles que nous combattons mais qui sont, chez certains, plus fortes que la raison. Après tout, ce jeu mortel n’est qu’un défouloir pour nos deux businessmen. Le sadisme et la violence ne sont-elles pas deux facultés de tout être humain ? Sans vouloir justifier ou banaliser la barbarie, le film présente une Slovaquie bien peu accueillante, peuplée de gens pauvres et désabusés, dès l’enfance. Cliché caricatural d'un fantasme transsylvannien mal assumé. Ce trafic de corps humains a lieu en toute impunité, dans l’ignorance la plus totale. Difficile de ne pas faire le lien entre cette fiction et certains faits divers si proches. C’est cela qui nous effraie et nous écoeure.
Avec de l’argent tout devient possible. D’abord pour les personnages qui n’hésite pas à mettre leur conscience au placard pour commettre leur méfaits. Ensuite pour Eli Roth qui donne à son film une esthétique plus marquée, presque baroque, loin des impressions « teen movie » du premier volet. Plus de moyens pour une œuvre plus aboutie qui nourrira encore une fois l’éternel débat sur l’ultra violence au cinéma.
raphaël
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