Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Half Moon (Niwe mung)


Iran / 2006

11.07.2007
 



TOMBEAU LA NEIGE





Saddam Hussein est tombé. Les kurdes d'Iran peuvent enfin passer la frontière pour rejoindre le Kurdistan irakien. Pour Mamo, vieille gloire de la musique kurde, c'est une aubaine. Il n'a pas joué au Kurdistan irakien depuis 35 ans, date de la prise de pouvoir de Saddam. Mamo et ses dix fils (!) prennent la route pour donner un concert dans cette terre jusque là interdite.
Pour son quatrième film, censuré en Iran, Bahman Ghoboti hésite entre poésie, métaphysique et burlesque sans réellement trouver l'équilibre. L'histoire de ce vieillard mélomane qui se donne corps et âme pour accomplir une dernière mission avait pourtant de quoi émouvoir. D'autant que Ismail Ghaffi, le visage minéral et le regard clair, l'incarne avec justesse. Mais Ghoboti se complait un peu trop dans l'onirisme de bas étage. Le film est ainsi martelé par l'image d'un cercueil - celui de Mamo - traîné dans la neige, comme pour mieux souligner l'aspect tragique et quasi christique de ce long périple. Oui, le vieux Mamo va mourir, et oui, il le sait.
Lassantes à la longue, ces séquences, au lieu de donner force et intensité à la narration, la brisent, cassant le rythme tragi-comique de ce road movie iranien. Le personnage de Kako, organisateur de combats de coqs dans son village, offre certes quelques scènes de comédie réussies, à force de mimiques. Mais trop rares.
Half moon trouve son ton le plus juste dans sa description du problème kurde, ce peuple dispersé dans quatre pays. Un déchirement qu'on retrouve dans la scène la plus forte du film, à la douane. Une femme est cachée dans le bus par Mamo, pour chanter avec eux en Irak, pays ou seuls les hommes ont le droit de s'adonner à la musique. Le tragique le dispute alors à l'absurde, façon efficace de condamner l'oppression subie par le peuple kurde, en particulier les femmes et les esprits libres.
 
eric

 
 
 
 

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