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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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MON AMI LE PLUS CHAIR
«- Tu n’es pas si méchant que ça n’est-ce pas ? Dommage que tu aies mangé madame Henderson. »
Sous ses allures de comédie familiale, Fido n’est autre qu’une satire horrifique des sociétés occidentales et du comportement humain. Dans une ravissante bourgade américaine des années 50, il fait bon vivre au milieu des maisons colorées, des belles voitures, des pelouses fraîchement tondues et… des zombies incarnant l'immigration sélective. Depuis la fin de la guerre entre les humains et les revenants, les vainqueurs (les vivants) ont fait des vaincus (les morts-vivants) leurs esclaves, grâce à un collier très spécial qui les rend dociles comme des petits chiens. Si le collier est désactivé, le monstre refait surface, prêt à dévorer la voisine. Humour très grinçant dans ce film mêlant bons sentiments, tendresse et scènes presque gores.
Si Fido est une satire (les séances de tir à la carabine représentent les seules activités de plein air à l’école primaire), le film bien qu'un peu barge, n'est pas si en marge du cinéma hollywoodien. Le spectateur n’oubliera pas de constater que la « minorité ethnique » que constitue les zombies est à la fois acceptée et crainte. Elle est une perpétuelle menace qu’il faut surveiller en permanence à défaut de la contrôler totalement. Cela rappelerait presque notre relation aux "barbares"... Le film se dote d'ailleurs d'une morale humaniste où les créatures redoutées sont parfois moins cruelles et plus affectueuse que certains humains sadiques et froids. Un peu facile...
Pour servir ce scénario simple -mais efficace - voguant sur la mode actuelle de l’anti-américanisme soft, il fallait une reconstitution soignée des années 50 made in US et de bons comédiens. Cette partie du contrat est remplie. Une petite préférence pour Carrie-Ann Moss, à la garde robe chatoyante, ravissante mère de famille, entre Peggy Sue et Serial Mother.
Néanmoins, les longueurs du film, l'absence de profondeur, ce second degré si premier degré rendent le film un peu banal. Il manque ce grain de folie qui vous fait sourire ou qui vous attendrit : un je-ne-sais-quoi que l’on retiendrait après la séance. Comme certains des zombies, on reste un peu sur sa faim. Et pas sûr qu'un collier de carte fidélité à votre ciné préféré suffise à vous guider jusque dans la salle...
raphaël
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