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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Evan, Tout-Puissant (Evan Almighty)
USA / 2007
15.08.2007
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SCENARIO IMPUISSANT
«- La vie est une question d’équilibre.»
En réalisant un deuxième opus au film de Jim Carrey (Bruce tout Puissant, 2003), le réalisateur – producteur Tom Shadyac se devait d’éviter le simple copier/coller mercantile. Conscient de cette exigence, le réalisateur opte pour un changement de ton et décline différemment l’interaction entre le personnage principal et Dieu. Alors que Bruce s’en prenait à Dieu, lui imputant directement la responsabilité de ses échecs, Evan, tout juste nommé représentant au Congrès Américain, lui demande un coup de main afin de « changer le monde ». D’une misère scénaristique affligeante, le film conçu comme un divertissement est d’un ennui assommant et s’articule autour d’une mise en scène proche de la propagande moralisatrice. Honteux !
D’une position active utilisant la plastique et le talent comique d’un Jim Carrey s’en donnant à cœur joie avec ses pouvoirs, nous passons à celle beaucoup plus passive d’un Carell subissant l’action et l’arrivée inopinée d’animaux jusqu’à son bureau du Congrès. Le ressort comique ne fonctionne pas, tout comme les facéties d’un Carell beaucoup plus à son aise dans Little Miss Sunshine. Evan devient rapidement l’unique intermédiaire (n’est-ce pas Dieu lui-même qui prend contact avec Evan ?) capable de véhiculer les valeurs
judéo-chrétiennes d’une Amérique en manque de moralité. Le film se construit alors autour d’un canevas propre à la fable, plaçant les protagonistes dans des rôles d’une caricature frôlant le ridicule (le monde politique étant bien évidemment le lieu de la corruption et de la malhonnêteté, il est normal que la famille Evan ne soit pas unie et soudée). On croit rêver !
La niaiserie n’ayant aucune limite, Evan construira son Arche, retrouvera par ce travail divin les valeurs essentielles d’une famille en mal d’amour et montrera au monde entier que les petits profits politico – financiers sont un danger pour le bien être de la planète. Ce qui aurait pu intéresser les enfants (le rôle des animaux dans leur interaction avec Evan) et les adultes (importance du dialogue entre les générations, réflexion sur soi et le sens que l’on donne à son existence…) se trouve occulté au profit d’un discours puritain d’une démagogie détestable.
L’ennui pointant le bout de son nez dès les premières minutes, il n’est pas anormal, malgré les quelques grimaces d’un Steve Carell englué dans un rôle d’une transparence inouïe, d’assister au propre déluge d’un film qu’on ne pourra sauver des eaux. D'autant que les effets spéciaux sont ratés... geoffroy
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