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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Joyeuses funérailles (Death a a Funeral)
/ 2007
19.09.2007
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HUMOUR DEFUNT
"- C'est le problème avec la première classe, peu importe le prix, en cas de crash on meurt tous ensemble."
Frank Oz a toujours apprécié les cocasseries, les absurdités de la vie où la mort fait rire et le pire ne fait jamais peur. Death a a funeral, titre assez bien trouvé en ayant vu les rebondissements du film, est un joyeux bordel , entre vaudeville et humour britannique avec la folie innée des comédies anglaises contemporaines. Les gaffes cependant ne parviennent pas à se rythmer dans les séquences d'action, en mouvement, en chorale. Le charme n'opère que dans des face à face ou des plans fixes
D'entrée, les pompes funèbres se trompent de cercueil. Nous déraperons jusqu'à la scatologie, l'exhibitionnisme, un coming out surprenant, ... rien de pathétique, tout est humain, donc réaliste. Le déraillement percute l'amour, la mort et la morale. On fait le plein de rigolade comme on prend plaisir à siroter une menthe à l'eau par temps chaud. L'oraison mène à la déraison. Chaque scène introduit sa dose d'aliénation pour déraper un peu plus à chaque fois.
"C'est plutôt animé pour un enterrement"
En cumulant le grain de folie de chacun, l'engrenage infernale déraille, la machine s'emballe, et pourtant tout semble très (trop?) mesuré. Les névrosés sont soumis ou obsédés. Cela donne à chaque acteur une partition sympathique à jouer même dans leurs actes immoraux, mais jamais ignobles. L'humain est ainsi : il veut contrôler ou il se laisse aller. Le film bien maîtriser laisse filer tous ses protagonistes dans leur délire. Drogué ou hypocondriaque, obtus ou aveuglé, égoïste ou immature, le genre humain tente de conjurer son sort. En résumé, la mort nous guette, on doit grandir seul.
"C'était insensé, non?"
D'ailleurs l'atmosphère est noire comme l'humour. Déjanté à donf. Osant le 69 dans un cercueil. Ou cette réplique :"J'ai une confession à faire. Parfois j'ai envie de me fourrer un stylo dans le derrière." Il faut la sortir. L'empathie pour les personnages contribue à rendre cohérente cette histoire doucement immorale. jamais ils ne sont jugés ou même caricaturés, hormis peut-être l'écrivain incarné par Rupert Graves, moins crédible que les autres. Le film roule à tombeau ouvert vers sa destination : le deuil révèle nos vérités. La douleur de la perte se mélange à celle de la révélation. Le cinéaste "oz" tout pour notre seule jouissance. Un plaisir superficiel mais agréable, qui donnerait presque, ironiquement, une joie de vivre, en sortant de la salle. v.
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