|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Halloween ( 2007 )
USA / 2007
10.10.2007
|
|
|
|
|
|
MICHAEL MYERS : LES ORIGINES DU MAL
"- Pourquoi je peux pas rentrer à la maison ?
- Parce que tu as fait des choses terribles."
Après Dark Vador, Batman et Leatherface ( Massacre à la tronçonneuse ), c’est au tour de Michael Myers de faire les frais de la nouvelle mode hollywoodienne consistant à raconter la genèse d’un héros récurrent. A quand donc les préquelles de Chucky ou Vendredi 13 ? Pourquoi pas aussi les origines du requin des Dents de la Mer ?
En s’attaquant au grand classique du « slasher movie », Halloween, Rob Zombie prend le risque de se mettre à dos toute une génération de cinéphiles. Sa version se dispute entre le remake et la "prequel". Deux films en un, deux parties inégales.
Rob Zombie commence par nous raconter l’enfance de Michael Myers, 12 ans, qui doit supporter une mère strip-teaseuse, une sœur à l’entrejambe en ébullition, un père mort et un beau-père handicapé, alcoolique et vulgaire, cliché du plouc arriéré de l’Amérique profonde. Le style Zombie est bien là. On craint le pire et pourtant...
La première demi-heure est de l'ordre de l'agréable surprise. Le réalisateur offre une interprétation psychanalytique de la naissance du Mal tout en évitant un propos moralisateur. Ravissante tête blonde, Michael Myers est déjà habité par des pulsions meurtrières. L’instabilité familiale qu’est la sienne ne l’aidera pas à s’en défaire. Mais en présentant Myers sous ce visage "angélique", Rob Zombie vide de son aura effrayante le tueur masqué de la deuxième partie. La sauce ne prend plus une fois Michael arrêté. Le réalisateur affichant une certaine sympathie pour son personnage, et même une fascination, il refuse de transformer Myers en monstre. Il se mue en être humain sur qui le sort s’acharne. La peur laisse place à une forme de compassion, de tristesse chez le spectateur. L'enfant perturbé est, à la rigueur, bien plus inquiétant que le grand type baraque qu'il devient, pour qui on éprouve une certaine pitié.
La "prequel" intrigue mais le remake ne séduit pas. Voilà pourquoi il aurait été tellement plus judicieux de ne faire qu'un film dramatique, certainement plus angoissant que ridiculement terrifiant, sur l’évolution d’un enfant normal qui bascule dans la folie meurtrière. Une version davantage freudienne aurait été appréciée. Le spectacle n'est du coup ni totalement captivant ni réussi.
Dans la phase « Michael adulte », les meurtres s’enchaînent trop rapidement. Zombie a trop traîné sur l’enfance, il doit donc résumer tout le film de Carpenter en moins d’une heure ce qui donne une chasse à l’homme et une partie de cache-cache sanglantes mais conventionnelles. L’ennui succède à l’émotion, celle du spectateur assistant au suicide de la mère de Michael ( dernier bon moment du film...vers le milieu du long métrage).
Au lieu de jouer sur les nerfs du public et de créer une atmosphère riche en suspense comme le faisait l’original, Rob Zombie propose un remake bruyant et inondé d'hémoglobine. Il faut reconnaître au réalisateur une certaine efficacité dans la représentation visuelle et sonore de l’horreur. Les hurlements des victimes parviennent à nous crisper. Le reste est un peu lassant. Il serait temps de mettre un terme à cette franchise qui n’en finit plus de s’épuiser. Et de nous fatiguer avec. Raphael
|
|
|