Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 22

 
Halloween ( 2007 )


USA / 2007

10.10.2007
 



MICHAEL MYERS : LES ORIGINES DU MAL





"- Pourquoi je peux pas rentrer à la maison ?
- Parce que tu as fait des choses terribles."


Après Dark Vador, Batman et Leatherface ( Massacre à la tronçonneuse ), c’est au tour de Michael Myers de faire les frais de la nouvelle mode hollywoodienne consistant à raconter la genèse d’un héros récurrent. A quand donc les préquelles de Chucky ou Vendredi 13 ? Pourquoi pas aussi les origines du requin des Dents de la Mer ?

En s’attaquant au grand classique du « slasher movie », Halloween, Rob Zombie prend le risque de se mettre à dos toute une génération de cinéphiles. Sa version se dispute entre le remake et la "prequel". Deux films en un, deux parties inégales.
Rob Zombie commence par nous raconter l’enfance de Michael Myers, 12 ans, qui doit supporter une mère strip-teaseuse, une sœur à l’entrejambe en ébullition, un père mort et un beau-père handicapé, alcoolique et vulgaire, cliché du plouc arriéré de l’Amérique profonde. Le style Zombie est bien là. On craint le pire et pourtant...

La première demi-heure est de l'ordre de l'agréable surprise. Le réalisateur offre une interprétation psychanalytique de la naissance du Mal tout en évitant un propos moralisateur. Ravissante tête blonde, Michael Myers est déjà habité par des pulsions meurtrières. L’instabilité familiale qu’est la sienne ne l’aidera pas à s’en défaire. Mais en présentant Myers sous ce visage "angélique", Rob Zombie vide de son aura effrayante le tueur masqué de la deuxième partie. La sauce ne prend plus une fois Michael arrêté. Le réalisateur affichant une certaine sympathie pour son personnage, et même une fascination, il refuse de transformer Myers en monstre. Il se mue en être humain sur qui le sort s’acharne. La peur laisse place à une forme de compassion, de tristesse chez le spectateur. L'enfant perturbé est, à la rigueur, bien plus inquiétant que le grand type baraque qu'il devient, pour qui on éprouve une certaine pitié.

La "prequel" intrigue mais le remake ne séduit pas. Voilà pourquoi il aurait été tellement plus judicieux de ne faire qu'un film dramatique, certainement plus angoissant que ridiculement terrifiant, sur l’évolution d’un enfant normal qui bascule dans la folie meurtrière. Une version davantage freudienne aurait été appréciée. Le spectacle n'est du coup ni totalement captivant ni réussi.

Dans la phase « Michael adulte », les meurtres s’enchaînent trop rapidement. Zombie a trop traîné sur l’enfance, il doit donc résumer tout le film de Carpenter en moins d’une heure ce qui donne une chasse à l’homme et une partie de cache-cache sanglantes mais conventionnelles. L’ennui succède à l’émotion, celle du spectateur assistant au suicide de la mère de Michael ( dernier bon moment du film...vers le milieu du long métrage).
Au lieu de jouer sur les nerfs du public et de créer une atmosphère riche en suspense comme le faisait l’original, Rob Zombie propose un remake bruyant et inondé d'hémoglobine. Il faut reconnaître au réalisateur une certaine efficacité dans la représentation visuelle et sonore de l’horreur. Les hurlements des victimes parviennent à nous crisper. Le reste est un peu lassant. Il serait temps de mettre un terme à cette franchise qui n’en finit plus de s’épuiser. Et de nous fatiguer avec.
 
Raphael

 
 
 
 

haut