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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Rush Hour 3
USA / 2007
17.10.2007
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POULETS FRIS
"- La vérité c'est que je suis un chauffeur de taxi. Rien de plus. C'est mon destin. Je ne saurai jamais ce que c'est d'être américain, je ne saurai jamais ce qu'on ressent quand on tue sans raison."
Ratage total. Mais relativisons. Si rien ne fonctionne - le duo semble mécanique, les dialogues insipides, le scénario mille fois vus, les gags stéréotypés en fonction de Jackie Chan forcément raisonnable et naïf et Chris Tucker forcément obsédé et stupide - reconnaissons que ce n'est pas pire qu'un épisode de Taxi et un peu mieux fait (mais pas forcément plus drôle) qu'un Terrence Hill / Bud Spencer. Rush Hour était à l'origine une comédie policière jouant sur les contrastes (l'ethniques servant de caution aux différences de style d'action), dans la lignée de L'Arme Fatale, avec peut-être un peu plus d'humour grivois et un peu moins de violence noire. La disproportion du succès du deuxième épisode, machinerie hollywoodienne enflée servant à rentabiliser une recette prometteuse, a conduit tout ce beau linge à signer pour de nouvelles aventures.
La série a perdu en fraîcheur, et le duo ne parvient jamais à créer une complicité pourtant appuyée. L'histoire rocambolesque ne suscite aucun intérêt tant l'intrigue est faible. Il y a, ça et là, quelques sursauts pour le spectateur, au détour d'une réplique ou dans un personnage secondaire. Par exemple cette improbable bonne soeur chargée de traduire d'horribles pensées et de grossières expressions... Mais justement à les voir tous ainsi caricaturaux, Polanski, Attal, et toute la triade chinoise, on se retrouve davantage dans un film pour enfants, ou un cartoon déguisé en film.
Rien de crédible ou de captivant, et même quelques facilités douteuses d'un point de vue moral. Paris est toujours filmé n'importe comment, avec une rue F.D. Roosevvelt dans le 6e qui donne sur les Champs Elysées ou la place de l'opéra à deux point de l'avenue Montaigne. Il ne manque plus que le béret mais on a mieux : un flic sadique limite vichyste dans le look, un chauffeur de taxi râleur et frustré, un grand diplomate corrompu... On se consolera quand même avec une très bonne séquence finale dans la Tour Eiffel, où Jackie Chan retrouve enfin un peu de sa forme et de son génie.
Pour le reste scénaristes, comédiens, réalisateur et producteurs sont tous accusés d'avoir été paresseux. On peut toujours se dire qu'ils ont profiter de nos bons pinards et que toutes ces journées de tournage ont été profitables à la Ville de Paris et à des techniciens français. Mais on peut aussi regretter que la série passe à côté de son message positif sur le métissage et la fraternité. v.
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