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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Détrompez-vous
France / 2007
24.10.2007
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IN THE MOOD FOR BOF
"- Les crises de couple, ça ne dure jamais.
- Ou alors c'est plus une crise…"
Mais qu'a donc le cinéma français avec l'adultère ? Alors que sort Le cœur des hommes 2, deux heures de conversations affligeantes sur qui couche avec qui, pourquoi et comment, ce Détrompez-vous qui ne trompe pas grand monde en remet une couche avec une suite ininterrompue de coups bas, de petitesses et d'humour en-dessous de la ceinture. Moins vulgaire que le film de Marc Esposito, d'accord, mais pas vraiment plus passionnant. Les deux conjoints trompés osent tout (de la fausse mycose à la fausse urgence parentale, en passant par la location de gigolo) et se révèlent si tordus que, très vite, la sympathie du spectateur glisse plutôt vers le couple adultère. Côté casting, même chose, puisque François Cluzet et Alice Taglioni sonnent incroyablement faux et semblent surjouer la moindre ligne de dialogue, tandis que Mathilde Seigner et Roschdy Zem, en amants passionnés, tirent plutôt bien leur épingle du jeu. Du coup, c’est immanquablement pour eux que l’on prend parti !
On a alors du mal à éprouver un réel plaisir à les voir subir les manipulations de leurs partenaires : Mathilde Seigner ligotée sur un lit en petite tenue, lisant au téléphone une histoire pour endormir son fils, c’est plus pathétique qu’hilarant, non ? Les situations s’enchaînent ainsi sans inventivité ni fantaisie, toutes plus téléphonées les unes que les autres (les deux couples invités le même soir par des amis communs, les deux couples partant en week-end au même endroit…), illustrations modernes et sans grâce du bon vieux dicton "la fin justifie les moyens". Franchement, le coup de la maîtresse, de l'amant et des cocus, on nous l'a déjà fait, sur tous les tons, du plus pathétique au plus hilarant, et même une version ultra glamour avec In the mood for love, alors pourquoi nous infliger une telle redite ? Si l’on osait prendre le cinéma au sérieux, genre reflet de l’humanité, on irait même jusqu’à souligner que l’Homme ne sort pas vraiment grandi d’un tel hymne à la mesquinerie... MpM
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