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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le dernier gang
France / 2007
31.10.2007
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GANG OF BELLEVILLE
« Je me demandais qui était assez original pour croire qu’il y a de l’argent à la Bourse… »
Nouvel avatar de polar à la française, cette fois-ci du point de vue des gangsters, Le dernier gang ne s’embarrasse ni de réalisme, ni de minimalisme glacé. Au contraire d’une certaine veine de cinéma policier français, qui brise le mythe en mettant l’accent sur les réalités du métier, Ariel Zeitoun laisse l’imagerie classique presque intacte. Les criminels vivent la nuit, dans la frime et la drogue, partent en cavale sur des plages paradisiaques et cambriolent comme on va au bureau. Tant de nonchalance et d’audace n’en finissent plus de payer, et les défunts sont bien vite relégués au Panthéon des bandits. Morts, certes, mais encensés. Rien de surprenant, en somme.
Après une première demi-heure où tout sonne curieusement faux, de la coiffure improbable des protagonistes à leurs dialogues maladroits, on finit pourtant par s’installer dans le film et se laisser porter par cette fresque plus humaine que spectaculaire. Le jeu du chat et de la souris initié par le trouble personnage de Milan, flic ripoux qui n’a pas peur des méthodes expéditives, vient relancer l’attention et fournit quelques rebondissements plaisants. Il y a finalement assez peu d’action dans Le dernier gang, hormis quelques scènes cocasses de hold-up (en pleine action, les héros ont encore le temps de tomber amoureux ou de battre des records), laissant ainsi toute latitude à Ariel Zeitoun pour décortiquer les failles de ses personnages. Simon, son héros, est hanté par les fantômes du passé et notamment celui de son père trop longtemps absent, mais s’avère incapable de ne pas reproduire le même schéma avec sa propre fille. Quelques scènes tout en retenue et simplicité apportent ainsi un éclairage nouveau sur son existence et ses choix de vie. L’espace d’un instant, le flambeur sûr de lui laisse deviner un être fragile, en permanence au bord de la rupture, et en perpétuelle quête de reconnaissance (voire de pardon) paternelle, et puis tout cela s’efface bien vite derrière un bon mot ou une dernière fusillade. Le cinéma viril ne pleure pas en public, mais c’est déjà beau qu’il le fasse en cachette. MpM
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