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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Faut que ça danse!
France / 2007
14.12.2007
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ET BIEN DANSEZ, MAINTENANT !
"Monsieur Bellinsky, vous nous enterrerez tous !
- Ah, bah ça on ne sait pas : c’est le suspense…"
Mais quelle famille ! La mère semble retombée en enfance. Dès qu'on la laisse seule, elle fait des dons astronomiques à des gens qu'elle connaît à peine, ou expédie ses meubles à une fausse adresse en Moldavie. La fille veut tout contrôler. Lorsqu'elle tombe enceinte après s'être crue stérile pendant des années, sa première réaction est de nier farouchement l'évidence et de reprocher au médecin de prendre ses patients pour des girouettes. Pas très étonnant, dans ce contexte, que Salomon, alerte nonagénaire, cherche à vivre une dernière aventure avant de mourir. Pas qu'il se sente tellement vieux, non, mais à force de voir tout le monde lui rappeler son âge et lui annoncer sa mort éminente, forcément, ça commence à le travailler.
Tout ce petit monde est confronté à ses responsabilités, questionné sur ses convictions, son rapport au passé, à la mort, à la vie… Et c'est bien là que le bas blesse. En multipliant les seconds rôles et les intrigues parallèles, Noémie Lvovsky et sa coscénariste Florence Seyvos noient l'intrigue sous une avalanche de thèmes et de sous-thèmes qui se neutralisent les uns les autres. Au final on ne sait plus vraiment ce qu'elles veulent prouver en passant de la déportation des juifs aux relations père-fille, d'une petite escapade dans une banque Suisse à un accouchement d'urgence au milieu d'une bibliothèque.
On prend alors le film pour ce qu'il est, une juxtaposition de saynètes plaisantes, tour à tour graves et légères, mais au ton suffisamment lunaire pour se suffire à elles-même. Cela tient beaucoup aux acteurs qui semblent prendre un immense plaisir à incarner ces personnages un peu à côté de la plaque. Bulle Ogier semble vraiment "ailleurs", dans un univers bien à elle, tandis que Jean-Pierre Marielle arrive à être aussi crédible en vieux ronchon maladroit qu'en séducteur timide. Les seconds rôles réjouissants comme Daniel Emilfork en médecin militaire catastrophiste et Nicolas Maury en chargé de clientèle sincère et désolé apportent une touche finale de fantaisie. Peut-être est-ce là la philosophie du film : la vie doit prendre mille visages, s'incarner dans mille personnages, et partir dans tous les sens. Pour résumer : faut que ça danse ! MpM
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