Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Saw IV


USA / 2007

21.11.2007
 



SAW EN LONGUEURS





« Vous pensiez qu’avec ma mort, tout ça disparaîtrait ? Vous avez eu tort. Le jeu ne fait que commencer. »

L’automne ce n’est pas seulement la saison de la Star’Ac mais aussi celle de "Saw", franchise « bankable » de films d’horreurs sadiques, dégueulasses et jouissifs (jusqu’à un certain point). Après un premier volet très remarqué et très apprécié, les prolifiques producteurs de Twisted Pictures nous ont pondu un second volet aux avis nettement plus partagés (entre daube à la niçoise et suite honorable) puis un troisième volet, interdit aux moins de 18 ans en France, savoureux film publicitaire pour les commerces de boucherie-charcuterie, venant clore une trilogie maline et perverse, efficace et cohérente à défaut d’être appréciée par la majorité.
Devant tous ces dollars récoltés, ce sang versé et ces cris poussés, il fallait bien remettre le couvert. Un quatrième volet semblait donc inéluctable mais nos amis de Twisted Pictures ont fait plus fort en annonçant non pas un numéro 4 mais une nouvelle trilogie !! Si vous savez compter cela fait un Saw V (dur à prononcer avec des billes dans la bouche) et un Saw VI (prononcez « saucisse » sans accent américain) en préparation. Mais nous n’en sommes pas là ! Regardons un peu de plus près ce Saw IV, chaudement sorti du four, pour savoir si oui ou non nous serons encore de la partie pour les années à venir.

Si vous me le permettez, faisons preuve du même radicalisme que le tueur du film : Saw IV est l’épisode de trop, une grande déception. Si vous n’aviez déjà ni aimé le II ni le III alors ce quatrième volet ne viendra que confirmer votre désintérêt pour de tels films. Pour les autres, après l'excitation due à ces longs mois d'attente, c'est une certaine forme d'agacement qui vous habitera après la séance. Mais que diable s’est-il passé pour faire virer sa cuti à un fan de la première heure?

Malheureusement un changement de scénaristes qui se ressent et qui gâche tout. Le pari de départ était culotté. Comment pondre une histoire alors que les tueurs finissent la gorge tranchée pour l’un, la carotide explosée pour l’autre, à la fin du troisième volet ? L’intrigue tirée par les cheveux n'ajoute rien à une narration brouillonne. On se perd entre tous ces rebondissements, signes d’un manque d’inspiration évident, d’une précipitation dans l’écriture. L’histoire ne se tire pas d'affaires avec ses flashbacks reliant les épisodes précédents et la justification des motivations du tueur, l'ensemble se mélangeant au récits présent. Ce dernier est une succession d'épreuves façon « Fort Broyard » puissance 100. Alors on s’égare et on ne suit plus très bien... Où veulent en venir les scénaristes ? Au twist final bien sûr ! C’est ce qui a fait l’originalité et le succès de la série : une révélation dans les dernières minutes qui vient dévoiler des pans de l’intrigue jusqu’alors insoupçonnés tout en jetant de nouveaux doutes pour mieux vous donner envie de voir la suite.

Mais voilà : le twist est cette fois-ci bien décevant. On en devine une partie assez rapidement quant à l’autre partie, elle sent le réchauffé et transpire le ridicule. Pire encore, elle ne vient que conforter l’ennui des 80 premières minutes. Toute la tension retombe à plat et vous vous demandez comment deux misérables scénaristes ont pu oser détruire l’aura qui planait au-dessus de cette saga jusqu’à présent si captivante, si honteusement délectable. Ajoutez à cela des personnages caricaturaux et une musique bien moins entraînante que précédemment, il y a de quoi bailler du début à la fin.

Néanmoins, on pourra toujours se consoler en se disant que le cinquième volet sera peut-être plus habile à défaut d’être aussi cohérent que les trois premiers. Il n’est jamais très bon de réveiller un mort, surtout quand celui-ci aimerait vous voir à sa place six pieds sous terre, la tête entre les jambes. Nous on file de la salle, la queue entre les jambes, le regard à terre, malheureux d'avoir subit tant d'ennui.
 
Raphaël

 
 
 
 

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