Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le renard et l'enfant


France / 2007

28.11.2007
 



PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS





“- N’aie pas peur, renard !”

Après le succès de La marche de l’empereur, Luc Jacquet rempile et déplace sa caméra de la banquise à la forêt, ses richesses, ses mystères. Le renard et l’enfant donne le ton immédiatement. Image soignée, musique féerique, narratrice en voix off. Dans un environnement forestier idyllique, une fillette apparaît, qu’on prendrait presque pour le petit chaperon rouge. Nous voici donc dans un conte, un rite initiatique au cours duquel la petite héroïne appendra à respecter la nature et à différencier aimer de posséder (ça, c’est pour la morale).
Le film est nourri d’images superbes qui en constituent à la fois la force et la faiblesse. La force, parce que depuis Cousteau, on sait que le poids des belles images est le meilleur argument de sensibilisation écologique. La faiblesse parce que Jacquet s’égare souvent pour montrer la flore et la faune locales, à tel point que le film prend des allures de catalogue des espèces. C’est magnifique mais cela tend à desservir l’histoire car ces sempiternelles digressions donnent parfois l’impression que la trame principale ne sert que de prétexte à filmer la nature dans sa diversité. Aussi confèrent-elles à l’ensemble un aspect décousu et artificiel – le comble quand on parle de nature, artificialité renforcée par certaines maladresses narratives comme la façon dont est introduite la menace humaine, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Sans compter que Jacquet ne peut s’empêcher d’appuyer sa réalisation à grands renforts d’effets sonores et visuels (entre plans larges visant à montrer l’immensité de la nature et gros plans sur les yeux émouvants du gentil renard en danger). En outre, s’il se veut pédagogique et s’il est loin des Fables de La Fontaine et de leur anthropomorphisme, il n’échappe hélas pas à certains clichés anti-didactiques en l’occurrence. Car dans tout conte, on trouve des bons et des méchants. Le renard est donc gentil, prêt à épargner un nid d’oisillons, le loup est méchant, prêt à boulotter le gentil renard. Cela permet certes de réserver quelques moments de suspens mais c’est surtout en contradiction avec le principe fondateur du film.
 
Karine

 
 
 
 

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