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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Cruel Intentions (Sex Intentions)
USA / 1999
23.06.99
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LIAISONS DOUTEUSES...
"-Elle n'a pas de téléphone personnel et je ne connais pas son adresse électronique.
-Ça c'est pour les malades et les pédophiles. Écrit des lettres."
Même noms de famille, mais acteurs et version radicalement différents... À l'aube de l'an 2000, dans les familles aisées de Manhattan le jeu de la séduction émoustille les jeunes gens. Les sentiments n'existent pas pour Sébastian et Kathryn, sauf entre eux. Jouant de leurs talents de séducteurs, ils se sont forgés une réputation en or en méprisant les autres et en leur faisant tourner la tête. Lassé de dépuceler les nymphettes et autres innocentes, Sébastian lance un nouveau défi à sa demi-soeur, Kathryn. Enjeu du pari, Annette, la fille du nouveau Directeur de leur école, qui vient de rédiger le manifeste de la Vierge pure et dure. Puis, tous les deux se rendent compte que Madame Caldwell commence à détruire leurs images. Dommage pour sa charmante fille, Cécile, qui sera charmée et initiée par Sébastian en guise de vengeance.
Avec un casting dont la moyenne d'âge atteint péniblement 25 ans, Cruel Intentions se veut un film pour les adolescents. Pourtant bien moins naïf et gentil que She's all that, il n'hésite pas à mettre en scène de véritables conquérants, sensuels et séducteurs. Comme si la jeunesse ne voulait plus se contenter de ces films à la guimauve et préfère les vices et le jeu de la séduction sans amour. Ryan Philippe remplace, dans cette version moderne, John Malkovich en Valmont, dandy machiavélique et friand de chaire rose et inviolée. L'écriture garde uns place prédominante dans le film et notamment pour Valmont qui tient son journal et les lettres s'échangent toujours. Son meilleur ami se veut homosexuel, c'est dans l'air du temps. Dans le roman, la Marquise de Merteuil et Valmont n'ont aucun lien familial, cela n'empêche pas Sarah Michelle Gellar d'investir le rôle de Glenn Close et de devenir la demi-soeur de Valmont. Keanu Reeves est remplacé par un black moins timide et la différence sociale devient raciale. Le tout dans les familles huppées dans lesquelles les enfants conduisent des Jaguar Sport et se demandent si ils vont retourner en ville ou partir dans le Sud de la France pour la fin du mois.
L'idée se veut originale, pourtant il manque 10 ans aux acteurs afin d'atteindre la maturité nécessaire pour se lancer de tels jeux. Pas crédibles dans leurs rôles de manipulateurs ou de jeunes vierges effarouchées, la seule scène valable, du point de vue du jeu, reste celle qui oppose Ryan Philippe et Reese Whiterspoon dans une dispute où le nanti se fait renvoyer vite fait bien fait à sa place. Par contre, le spectateur se retrouve propulsé dans une univers empli de beauté inutile et clichée. Visuellement parlant le film reste agréable à voir, comme lorsqu'on feuillette un magazine Vogue: les protagonistes évoluent dans des demeures somptueuses, sont habillés comme si ils allaient défilés pour Georgio Armani dans le quart d'heure qui suit. Renvoyant une image colorée mais utopique pour la plupart des adolescents. Même si l'argent ne fait pas le bonheur, il faut croire qu'il y contribue beaucoup chez les Valmont et autres Merteuil... Une image dangereuse renvoyée aux adolescents. Mieux vaut relire la correspondance de Laclos plutôt que d'être conditionné à cette imagerie niaise version "Beverly Hills 90210".
alix
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