Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Comme des voleurs (à l’est)


Suisse / 2007

05.12.2007
 



L’INVITATION AU VOYAGE





“Moi, ce que j’veux, c’est de la conquête. Moi, ce que j’veux, c’est de l’or.”

Qui suis-je ? Telle est la question que pose Lionel Baier dans ce road movie inventif. Baier, dont c’est ici la deuxième réalisation, utilise le principe littéraire de l’autofiction, avec personnage éponyme, références autobiographiques et mise en abyme à la clé. Mais loin de se complaire dans un trip purement nombriliste, Comme des voleurs (à l’est) a l’intelligence de se nourrir d’un double mouvement : de l’intime vers l’universel et de l’universel vers l’intime. A partir d’un paramètre génétique modifié (un grand-père que l’on découvre soudain polonais), il construit son regard sur l’identité et ce qui la compose. Le bouleversement excessif ressenti par Lionel face à ce nouvel élément n’a d’égal que l’indifférence de sa sœur. Mais tous deux tireront les bénéfices de cette crise existentielle imposée par le premier au terme de leur odyssée européenne. Car le film est une invitation au voyage, et qui dit voyage dit voyage intérieur. Au départ fuite, l’escapade improvisée en Pologne se transforme en quête de l’autre et de soi. Il s’agit littéralement de changer de place pour prendre du recul, adopter un autre angle de vue pour mieux (se) connaître. Certes, on a déjà vu ça, mais Baier s’approprie admirablement la métaphore, déclinant avec humour une réflexion personnelle soutenue par une réalisation dynamique et audacieuse. Facette familiale, culturelle, sociale, intellectuelle, sexuelle, il parvient ainsi à aborder toutes les composantes de cet ensemble complexe qu’est l’être, sans jamais paraître laborieux ou brouillon. La réussite de ce long métrage doit beaucoup à l’interprétation de ses Ulysse modernes, le jeu tout en nuances et en retenue de Natacha Koutchoumov faisant merveilleusement contrepoint aux excentricités du petit frère, Lionel. Comme des voleurs (à l’est) est annoncé comme le premier volet d’une tétralogie dont on attend la suite avec impatience.
 
Karine

 
 
 
 

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