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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les animaux amoureux
France / 2007
19.12.2007
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PRISE DE BEC
Le documentaire animalier doit désormais répondre à une triple exigence : être cinématographiquement justifié, tant il est concurrencé par la télé, être émotionnellement à la hauteur des films à grand spectacle, être écologiquement correct. Autant dire que l’enjeu est important pour des films dont le budget croit avec les moyens mis à leur disposition dans le seul but d’aller chercher des images inédites. Autant dire que la frustration est énorme lorsqu’on ressort des Animaux amoureux. Malgré la sensuelle voix de Cécile de France (prologue littéraire séduisant, épilogue philosophique bateau), la sublime musique de Glass (sa meilleure composition pour le cinéma depuis The Hours), le casting zoologique impressionnant ne suffit pas à nous emballer. Pourtant, les mélopées lyriques et dramatiques de Philip Glass permettent de donner de l’ampleur aux quelques séquences qui en bénéficient. Mais ce la ne suffit apparemment pas et ce sentiment d’ennui qui nous envahit provient tout simplement des deux premières exigences précitées. Les images ont été maintes fois vues : il ne s’agit que d’une compilation de scénettes, où le comportement animalier nous touche ou nous amuse. Chronologiquement, nous suivons l’ordre établi : la drague, le baiser, l’accouplement (très bref, très pudique), la grossesse, l’accouchement. Ces thématiques ne fournissent aucune prise à un suspens ou une surprise. De durées inégales, les séquences peuvent s’appesantir sur des sujets anodins et esquiver des animaux moins connus. Si le film produit de belles images, à la limite de la photo reportage un peu glacée, il ne parvient jamais à prendre la dimension d’un spectacle. Morcelé, le récit ne raconte rien d’autre qu’un cycle de vie, sans aucune motivation autre que l’observation.
Certes tout cela n’est pas méchant, plutôt plaisant, plein de bonnes intentions. Mais ces Animaux ont un vilain défaut : majoritairement, il s’agit d’oiseaux. Peu d’animaux marins, un peu plus de mammifères, énormément d’ovipares. On frôle la surdose d’envols, de plumes, de becs... Les girafes, les gazelles, les dauphins, rares invités des mondes terrestres et marins, nous semblaient tout aussi passionnants. Cette fausse suite au Peuple migrateur reste trop anecdotique, trop composite pour nous faire succomber aux charmes de ce carnaval (romantique) des animaux. v.
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