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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La Fabrique des sentiments
France / 2008
06.02.2008
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FROIDEUR DES ECHANGES EN MILIEU TEMPERE
“Vous pensez vraiment qu’on peut ranger comme ça tous les désirs, tous les sentiments ?”
A l’heure où les célibattantes restent le sujet préféré du cinéma français, il fallait bien que quelqu’un s’attaque aux nouveaux modes de rencontres qui ont vu le jour ces dernières années, en l’occurrence ici le speed dating… On attend maintenant le film sur les sites de rencontres du type Meetic.
Avec Eloïse, ça ne rigole plus. Par contre, cinéma français oblige, ça blablate beaucoup. Cette nouvelle Bridget Jones a trente-six balais, autant dire que l’heure est grave. La pression sociale s’accentue et son horloge biologique s’emballe. D’ailleurs, il n’y a bien qu’elle qui s’emballe. Eloïse doit donc se caser de toute urgence et faire des gosses. Et comme si cela ne suffisait pas, Eloïse est malade et a peur de crever. Moyen d’enfoncer le clou et de nous dire qu’il n’est vraiment plus temps pour elle de se tromper. Moutout lui fait emprunter de longs couloirs riches en symbolique, entre continuité et fatalisme. Pourtant, il échoue à nous faire partager l’angoisse psychologique de son héroïne. Trop froid, son film laisse de glace. Bien que trop écrites pour paraître crédibles, les scènes de speed dating, déclinées comme des entretiens d’embauche versant real tv, sont admirablement filmées. Elles constituent d’ailleurs le seul intérêt du film car elles font émerger, avec une douce ironie, une réflexion certes convenue mais intéressante sur la solitude de l’Homme moderne pris au piège d’un monde individualiste et ultra design qui ne jure que par la compétition. Mais en comparaison de l’admirable Paupières bleues d’Ernesto Contreras, cette Fabrique manque trop cruellement de sentiments pour en provoquer. Karine
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