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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Notre Univers impitoyable
France / 2008
13.02.2008
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AMOUR, GLOIRE ET CLICHES
“En ce moment, le truc des hommes c’est qu’ils ont l’impression que les femmes se baladent avec des ciseaux géants. Et toi, t’en tiens une sacrée paire, là.”
Le titre sonne tellement navet qu’on est agréablement surpris de découvrir le début du film. On s’attendait à un pastiche de "Dallas", soap opéra culte qui sévissait sur le petit écran dans les années 80, et heureusement, hormis une référence explicite à la famille Ewing, le lien de parenté s’arrête là.
Léa Fazer possède là une vraie bonne idée de scénario qui se démarque par son originalité. Soit un évènement, deux issues possibles, qu’elle décline successivement tout en faisant avancer l’histoire comme si elle se déroulait dans deux mondes parallèles. Le découpage en épisodes fonctionne bien, malgré une énorme erreur de continuité à la fin, et donne un rythme inattendu à l’intrigue. Du moins, au début. Car, malheureusement, une fois sa mécanique installée, le film se met très vite à ronronner, ce qui ne serait pas si grave si Léa Fazer n’accumulait les poncifs. Elle n’en omet aucun et son autodérision manifeste sur ce point ne suffit pas à l’en affranchir. C’est d’autant plus dommage qu’elle tenait un sujet brûlant et qu’on sent qu’elle avait ce qu’il fallait de réflexion pour l’alimenter. Mais, sans doute par peur de prendre parti, elle se cache derrière cette somme de clichés confortables qui attaquent tout le monde et du même coup ne bousculent personne. Elle s’épargne ainsi toute polémique, certes, mais passe aussi totalement à côté de son film. Le couple Taglioni-Quivrin tente assez maladroitement d’insuffler du sentiment à cette comédie mais Léa Fazer maltraite tellement ses personnages qu’on finit par perdre tout espèce de curiosité pour eux. Car, conséquence directe du scénario et du traitement caricatural des personnages, Taglioni et Quivrin sont contraints d’incarner chacun deux personnages distincts et non deux variations de la même personne. Leur crédibilité en prend donc un sacré coup. Alors, on se tourne vers les seconds rôles : Thierry Lhermitte, Julie Ferrier et surtout, Pascale Arbillot qui, dans le rôle de la féministe acharnée pathétique aura quand même eu le privilège de servir les meilleures répliques. Mais là encore, ça s’enlise dans les clichés les plus attendus. Dommage. Karine
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