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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Coupable
France / 2008
27.02.2008
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(EN)QUÊTE
“Si vous la quittez, ça veut dire que moi aussi vous pourriez me quitter.”
Laetitia Masson n’est pas dans la séduction. A l’instar de Christine Angot qui lui a inspiré Pourquoi (pas) le Brésil, elle ne cherche ni à divertir ni à satisfaire le public, et encore moins à lui plaire. Pour son dernier film, la cinéaste navigue sur le film noir mais qu’on ne s’y trompe pas, l’enquête policière ne constitue que le contexte assumé d’un sujet plus vaste et plus profond, annoncé dès l’incipit : la quête de l’âme sœur. “On va toujours mesurer le réel à l’aune de l’idéal” explique Michel Onfray en voix off. Coupable met donc en scène des êtres pris au piège de leur vie insatisfaisante et de leurs rêves d’amour absolu. Le meurtre d’un homme donne à sa riche veuve, la cuisinière, l’avocat, et le flic l’occasion de se chercher et se trouver dans un climat de lutte des classes et de pression sociale. Précise dans sa façon de filmer, Laetitia Masson maîtrise parfaitement la complémentarité du double éclairage individuel et relationnel. Elle sature chaque image de détails et de symboles qui articulent son observation et sa réflexion. Le couple qui dîne en tête à tête, séparé par plusieurs mètres de table, d’incommunicabilité et une photo géante de leur mariage affichée sur le mur, le chat empaillé sont autant de codes de lecture qui construisent la personnalité de ses personnages troubles. Masson livre un cinéma brutal, non pas parce qu’il est violent mais parce qu’il se place dans une vérité non fardée. Dans la forme cela se traduit par une image rude, sans artifices. Sur le fond, par des personnages qui se positionnent dans une relation immédiatement intime. Comme tous les opus de cette réalisatrice, ce film peut dérouter mais il constitue une expérience de cinéma qui vaut la peine d’être vécue. Karine
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