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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Dark Summer (Innocents)
Canada / 2000
08.05.02
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ROAD MOVIE SANGLANT
"- Je vois des choses que les autres ne voient pas."
Ce premier long-métrage aurait pu être réussi. Au départ, cela commence même plutôt bien. Marquette parvient à installer une certaine tension et à susciter la curiosité du spectateur. Le film s'ouvre sur le visage de Jean-Hugues Anglade, un professeur de musique en apparence sans histoires interrogé pour meurtre dans une atmosphère sombre et enfumée. Les policiers le somment de donner sa version des faits, ce qui permet au cinéaste d'opérer un flash back sur l'été qui vient de s'écouler. Les plans sont soignés, la lumière est belle et chaude, les cadrages serrés. Une esthétique indéniable se dégage. Marquette dessine par touches successives une esquisse de la personnalité ambiguë des deux soeurs.
Mené en bateau par ces femmes à la dérive, Anglade, son infirmière devenue sa maîtresse et sa petite-sœur prennent la route. Perdus un soir pluvieux en pleine campagne, ils se réfugient dans la maison isolée d'un juge misanthrope. Le premier meurtre a lieu, c'est le début d'une série de crimes. La route des deux sœurs qui tuent au sens propre les démons de leur passé, croise celle de deux vrais serial killers. Les révélations familiales tombent les unes après les autres.
Dark summer va de mal en pis et finit par verser dans l'absurde. La scène où Connie Nielsen retrouve sa mère alcoolique est complètement grotesque. Après une longue tirade peu convaincante, elle la menace, hystérique, avec un couteau de cuisine. Marquette se perd en tergiversations de toutes sortes, revisite pêle-mêle plusieurs genres cinématographiques -road movie, mélodrame, film policier, drame psychologique- ce qui en soit ne serait pas dérangeant s'il était possible de déceler dans son propos (ou plutôt dans son absence de propos) un fil conducteur. Pour les références, le cinéaste place la barre très haut. Il dit voir dans son film l'influence de David Lynch, d'Alfred Hitchcock et des frères Coen… Peut-être y a-t-il un peu des trois dans Dark summer, le talent en moins. vanessa
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