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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Chasseurs de dragons
France / 2008
26.03.2008
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CHASSEURS AU GRAND COEUR
«- Faut pas embêter les moutons.»
En route pour la chasse aux dragons. Le chemin jusqu’à l’ouest du monde pour débusquer le Bouffe Monde s’effectue en compagnie de Gwizdo, escroc mais pas trop, Lian-Chu, le grand costaud au tricot et Hector, la petite bête bleue qui crache du feu. La petite Zoé fait aussi partie de la virée. Son équipe de héros fait plus figure de gueux que de preux chevaliers, mais qu’importe. Elle croit fort en eux et c’est bien suffisant pour insuffler à Lian-Chu et Gwizdo le courage nécessaire afin d’affronter le Bouffe Monde, le plus terrifiant dragon qui ait jamais existé.
Les Chasseurs de dragons avaient déjà envahis les petits écrans. Les voilà désormais qui débarquent en force dans les salles obscures. Les paysages qui faisaient déjà leur succès apparaissent d’autant plus grandioses sur grand écran. Le spectateur est véritablement happé par ce monde imaginaire constitué de centaines de plateformes dérivant à l’infini à travers l’immensité du ciel. Le flottement perpétuel de ces paysages finit par donner le vertige, sensation enivrante. L’univers du film ne cesse de se modifier passant du jour à la nuit, de paysages verdoyants à d’immenses plaines sentant l’apocalypse. Les décors nombreux et travaillés donnent un aspect très riche au film, permettant ainsi aux spectateurs et aux personnages de passer d’un monde à l’autre avec une grande facilité et une grande rapidité. La sensation de mouvement continu est des plus réussies rythmant admirablement bien le film.
L’esthétisme est le point fort de ce dernier, mais ce n’est pas le seul. Les personnages ont une vraie force de caractère que l’on perçoit principalement grâce aux voix de leurs interprètes. Les deux acteurs qui prêtent leurs voix aux deux héros de l’histoire donnent une véritable âme à leurs personnages. Patrick Timsit se révèle un très bon Gwizdo au langage populaire, limite vulgaire. Quant à Vincent Lindon, la surprise est là. Il interprète à merveille ce grand et gros personnage dont les traits physiques sont bien loin ressembler aux siens.
Au-delà des voix, les réalisateurs, Guillaume Ivernel et Arthur Qwak, impriment leur marque à l’écran. En contraste avec le monde du jour des habitants de cet univers extraordinaire, ils dessinent et créent un monde de la nuit très noir où le Bouffe Monde, terrible dragon-squelette, règne en maître absolu. Cependant ils réussissent à éviter les pièges du manichéisme que peut facilement entraîner le thème du combat entre le Bien et le Mal.
Néanmoins, le scénario paraît parfois un peu léger et laisse comme un goût d’inachevé. Le caractère attendu des aventures de la petite compagnie de héros en décevra quelques-uns. Les dragons aux caractéristiques bien particulières et aux physiques très intéressants sont en réalité peu nombreux. Les amateurs de batailles resteront sûrement sur leur faim car ces dernières ne sont pas le centre du récit. Les réalisateurs ont préféré se concentrer sur les personnages, travaillant principalement leurs caractères et leurs relations. Idée certes intéressante et séduisante mais les sentiments de chacun sont parfois trop rapidement dévoilés, glissant ainsi dans la facilité.
Ceci ne gâche pas pour autant le film qui réussit à nous entraîner dans un univers pas comme les autres. Les personnages sont attachants et le monde fantastique dans lequel il évolue parvient sans mal à nous séduire. De plus, la fin, que je tairai bien sûr, est une petite merveille. Un délire assumé qui fait inévitablement sourire. Morgane
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