Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Deux soeurs pour un roi (The Other Boleyn Girl)


USA / 2008

02.04.2008
 



HÔTE TRAHISONS





«- Coucher avec le Roi n’est plus une affaire privée.»

Il est regrettable qu’avec un tel sujet – les manigances, les trahisons, les passions et les ambitions autour du Roi d’Angleterre – un tel casting et de tels moyens, Deux soeurs pour un Roi passe à côté du souffle épique qu’on aurait pu espérer. Une mise en scène banale, pour ne pas dire molle par certains moments, a le malheur de ne produire que de l’ennui là où nous aspirions à de la fougue. Heureusement, l’Histoire, même sérieusement déformée, captive. Surtout, les deux comédiennes, charmeuses et charismatiques, portent le film sur leurs épaules et nous transportent avec.

Ce mélo en costume abuse de l’esthétisme. L’image, entre claire et obscure, avec cette lumière écrasante et cette noirceur crasse, est censée reflétée l’état d’esprit des personnages. Mais, trop signifiante, cette photo alourdit les cadrages et les mouvements. Il faut toute la grâce des femmes, leurs décolletés pigeonnants et leurs capes à l’étoffe soyeuse, pour alléger le visuel. L’aguicheuse manipulatrice (Natalie Portman) et l’aimante innocente se livrent un duel « fratricide » qui fait l’essentiel de cette œuvre trop classique, trop lente, trop théâtrale. A l’instar d’Eric Bana coincé dans sa carapace de Roi, il en oublie sa frénésie, sa fureur, sa bestialité, sa sexualité. Cruel et tourmenté, le film n’est que psychologie. Les désirs et les plaisirs sont aussi lisses et distants qu’une nature morte. Le scénario nous empêche de nous assoupir. Il y a tant de rebondissements qu’il pourrait être une série télévisée (Les Tudors l’ont bien compris). Car la production n’a pas su choisir entre les palpitations du cœur et les décapitations de l’Histoire. Quand Henry VIII fait son job de roi – de la création de l’église Anglicane contre le Pape à son intérêt pour les idées venues de France – nous devrions être intéressés. Sans la calculatrice de Portman et sa sainte nitouche de Johansson, le charme serait rompu depuis la première demi heure du film.

Hélas la première n’a pas le script nécessaire ni le réalisateur pour la glisser dans cette apparente folie qui plus tard la rendra martyr. Quant à la seconde, une fois son aventure royale passée, elle n’aura plus rien à jouer. Il y avait pourtant matière à faire une fresque romanesque autour de l’ensorceleuse et de la guérisseuse, aussi sublimes l’une que l’autre, comme une mère et une putain. Un film plus brut, moins conventionnel. On préférera revoir les adaptations littéraires de Joe Wright ou surtout les merveilles épiques de Shekhar Kapur retraçant la vie de … la fille d’Anne et d’Henry, une certaine Elizabeth.
 
v.

 
 
 
 

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