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LE RIRE AUX TROUSSES
"- C'est de l'art !
- De l'art ? Dans les ris de veau ?!"
Au printemps, ami spectateur, si tu n'as pas envie de rire, tu es mal barré. Non seulement les Chtis de Dany Boon ont pris un abonnement illimité dans la salle en bas de chez toi, mais en plus ils sont rejoints chaque semaine par de petits camarades soucieux d'imiter en tout point le comique nordiste (en tout cas en ce qui concerne le nombre d'entrées). Après Disco et Les randonneurs à Saint Tropez, voilà donc Passe-passe, la comédie française de la semaine. Avec dans le rôle du comique reconverti, Edouard Baer. Je ne sais pas vous, mais moi, entre l'infâme Dubosc et le cabotin Poelvoorde, je choisis d'emblée Edouard, son charme un peu lunaire, son regard perdu dans le vague et sa voix inimitable. D'autant qu'il est accompagné par une complice de charme, l'excellente Nathalie Baye, qui excelle une fois de plus dans un rôle de bourgeoise péremptoire parfaitement insupportable, mais à l' énergie communicative.
Du coup, on pardonne au film son intrigue ultra-light, sa "recette" scénaristique un peu éculée (vous savez, le vieux coup du duo mal assorti, des catastrophes en chaîne et de la foule de poursuivants aux trousses des héros) et son rythme franchement poussif (dû à l'éparpillement des thèmes, de la maladie d'Alzheimer à l'altermondialisme, en passant par la corruption politique et la gastronomie !), pour se concentrer sur ses qualités. Son casting, donc, mais également ses dialogues, souvent irrésistibles, surtout lorsqu'ils tournent à la confrontation rhétorique entre Nathalie Baye et Edouard Baer, ainsi que certaines de ses situations assez savoureuses (les bains moussants au Ritz, la rencontre entre le ministre de l'Ecologie et des militants verts, la séquence chez le loueur de voiture…) et la très jolie relation qui unit le personnage principal à sa mère. Quitte à rire, autant que ce soit avec une pointe d'émotion, non ?
MpM
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