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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Cash (CA$H)
France / 2008
23.04.2008
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AVEC ARMES, AMOUR ET VENGEANCE
"- Quoiqu'il arrive, ne perdez jamais l'argent des yeux."
La musique est swingante, jazzy. Le casting ressemble à une compilation de type best of du film cool. Dans la veine de la série des Ocean's 11 de Soderbergh, Cash, film de facture élégante, est ancré dans une totale irréalité. Uniquement destiné au divertissement, cette fiction séduisante remplit sa mission. Comédie de "casse", la mécanique se fonde essentiellement sur un scénario complexe, pour ne pas dire tordu. Parfois presque trop retors. Plus par exercice de style que par véritable quête de sens, la multitude de
rebondissements peut parfois nous perdre. Du factice, du glam, de superficiel : de la vacuité? Sans doute. Un peu comme du champagne, des bulles insouciantes. Mais Besnard
parvient aussi à insérer de jolies trouvailles pour ajouter de la dérision à cette histoire de vengeance où le méchant n'est jamais celui que l'on croit.
Royaume des illusions et des manipulations, Cash profite de son statut cinématographique pour nous embrouiller par un faux et un usage de faux. Comme il n'y a pas de moralité chez les escrocs (quoique), on peut tout se permettre même créer un faux plan, avec des alternatives légèrement loufoques. Les imbroglios compliquent à ravir l'histoire et nosu empêchent d'anticiper ce qui va advenir. Ce n'est déjà pas si mal de nous surprendre quand tant de films sont prévisibles jusqu'à leur aboutissement
L'ambition du cinéaste de se frotterd avantage aux standards anglo-saxons qu'aux productions du même style française est à souligner. Mais on est loin du modèle Soderbergh : bizarrement l'ennui parfois nous guette par manque de conflits réels entre les personnages. Certes, on peut féliciter Jean Dujardin, crédible et charismatique, alias OSS 117, d'avoir su flairer un projet qui se distingue artistiquement. De même Valéria Golino apporte la touche vénéneuse et attirante qui contraste avec des personnages plusmanichéens et moins sexy (plus vulgaire?) des "bimbos" du marché. Comme un air de jazz, c'est enlevé et compliqué. Et ça tient à peu près debout, malgré quelques enchaînements confus. Même si le spectateur apprécie le fait de s'être fait rouler par l'ultime "twist", il peut aussi reprocher la vanité du sujet, l'insipidité des autres rôles, l'absence de réelle dérision. Les codes sont respectés : il faut revoir le film pour en avoir une seconde lecture car ce film "so chic" est aussi smart que toc. v.
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