Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Iron Man


USA / 2008

30.04.2008
 



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Le livre Bye Bye Bahia



«- La vérité est que... je suis Iron Man. »

Les super héros estampillés Marvel ont toujours la côte. Prometteurs sur le papier, ils accouchent trop souvent d'un résultat frustrant pour ne pas dire décevant. Mais là, quelle bonne surprise ! Bon, sans être la réussite de l'année, Iron man nous bluffe par sa patate d'enfer et sa bonne humeur décomplexée. Si le film de Jon Favreau n'a pas la classe d'un Spiderman ou la rigueur des deux premiers X-men, il demeure suffisamment fun et respectueux du comics pour séduire un large public. Étalé sur deux heures, le film possède un dynamisme, un second degré et surtout un personnage principal diaboliquement construit pour remporter l'adhésion. Mais plus que tout cela, Iron Man détient un avantage décisif : Robert Downey Jr !
Car en endossant le rôle d'Iron Man, aucun doute quant à l'efficacité de la touche glamour-j'te fais de l'œil et waouh-j'aime-trop-ce-rôle-d'industriel-richissime-qui-se- construit-une armure-invincible. La formulation, un peu cavalière, s'adapte parfaitement au personnage tape-à-l'oeil à qui rien ne résiste et que le petit Bob incarne avec une jubilation communicative. D'ailleurs, disons les choses simplement, Robert Downey Jr. est tout bonnement la meilleure idée de casting de l'année. Il ne vous viendrait pas à l'idée de remplacer Harrison Ford par Ben Affleck dans Indiana Jones ou Sigourney Weaver par Cameron Diaz dans Alien. Impensable, saugrenu, ridicule ! Eh bien l'effet produit est aussi puissant, tant cet acteur charismatique et théâtral endosse à merveille l'armure de l'homme d'acier. On dirait qu'elle a été faite pour lui. Et c'est peu dire ! Longtemps réputé difficile (alcool, cocaïne et autres dérivés), il a su à force de sevrage et de persévérance remonter la pente pour nous livrer des rôles de compositions frôlant l'autobiographie (le journaliste alcoolique dans Zodiac et l'hurluberlu cabotin dans Kiss kiss bang bang). Celui qui fut jadis banni par le tout Hollywood en a aujourd'hui retrouvé les faveurs.

Comme dit précédemment, Iron Man n'est pas LE film de super héros ultime, la place étant squattée depuis longtemps par Spiderman 2, les deux Batman de Tim Burton et ceux de Christopher Nolan (The Dark Knight devrait être un monstre de noirceur). Pourtant le plaisir éprouvé à la vision de cet Iron Man se situe bien à mille lieues des fades 4 Fantastiques, du sordide Daredevil ou bien encore du gâché X-Men 3. Quelques exemples : Écouter, un verre de whisky à la main, le « Back in black » de AC/DC sur les routes afghanes ou ramener des « pouffes » chez lui qu'il jette sans ménagement après consommation, cela relève d'une autre démarche, non ? Outre le choix d'un casting quatre étoiles, Jon Favreau ne détériore pour ainsi dire jamais le matériau de base, en respecte les fondements et s'attache à nous montrer les origines du futur « homme d'acier ». Iron Man est un film introductif qui organise l'univers de Tony Stark et nous offre la naissance d'un super héros fait de chair et de sang.
Élaguant la dimension un peu plus noire du personnage au profit d'un Carpe Diem en dilettante, Jon Favreau édulcore quelques peu le penchant alcoolique et fêtard de Tony Stark (malgré les deux ou trois scènes revendiquant ce penchant, le film est autorisé pour les ados américains), mais reste très fidèle à un personnage sans ambiguïté dont le profil psychologique recèlera toutefois sa dose d'empathie et de cynisme. Le cabotinage de Downey Jr. fera le reste, offrant au film le sceau final du délire de gamin jouant avec des gadgets et des robots, grimaçant et charmant à outrance, toujours prêt à lâcher une vanne. Favreau a eu l'intelligence de ne jamais étouffer son héros, le rendant ainsi humain et attachant. Conscient de n'être pas un Spielberg de la mise en scène, il laisse une totale liberté à son acteur et s'appuie sur un scénario linéaire plutôt rassurant dans ses attentions. Le script évite les complications inutiles, se focalise sur ses personnages, Jeff Bridges rivalisant de cabotinage avec Downey Jr. dans le rôle du méchant, et le réalisateur parvient même à pulvériser les combats entre robots dans Transfomers pour emballer le sien avec une furieuse envie d'en voir un peu plus.

Alors certes Jon Favreau n'est pas Sam Raimi ou Peter Jackson, la mise en scène est parfois un peu molle et manque de ce grain de folie qui fait toute la différence. Mais Iron Man reste sincère et très communicatif dès qu'il est question de divertir la galerie et d'offrir un spectacle de son et lumières électrisant. Un peu comme un 14 juillet personnalisé. Vivement la suite !
 
Denis, Geoffroy

 
 
 
 

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