Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le dernier souffle


Canada / 1999


 



SOUFFLE COURT





"- Je me fous que tu sois policier, roi ou Céline Dion."

Il y a des films qui mettent la barre très haute dès le générique. Un moule humain en plâtre, deux tuyaux respiratoires, un souffle lent et pénible...
Rapidement, le spectateur comprend que l'univers du Dernier souffle va être un peu... obscur.
Une voix-off (celle de Laurent Vaillancourt), des flashs-back plantent le décor. Policier montréalais, Vaillancourt voit son joli petit monde s'écrouler lorsque sa femme le quitte emmenant les enfants. Elle lui préfère son co-équipier. Puis en parallèle, on assiste à la reconquête de son frère, Martin, par leur père, Normand. Ce dernier, séparatiste, souhaite remettre son fils sur le droit chemin et lui vider la tête de ses idéaux raciaux. Tout les deux extrémistes, mais aux antipodes. Peu de temps apès, dans un hangar, on retrouve le corps de Martin. mort par asphyxie.
"Quand mon agent m'a proposé l'histoire, en janvier 98, j'ai trouvé que c'était une bonne histoire de police, bien ficelée, explique Luc Picard. J'aimais la rencontre entre un policier et l'Amérique profonde. Et puis, de bons films policiers québécois, il n'y en a pas eu des tonnes." Résumant les avantages du film, Luc Picard soulève le douloureux problème de la rencontre entre la ville (Montréal) et un village dirigé par les miliciens, perdu dans l'Arkansas. Plus l'enquête sur la mort de son frère le conduit loin du Québec, plus Vaillancourt entame sa propre descente aux enfers. Confronté à l'esprit étroit des habitants, aux magouilles, au FBI et à la mafia russe, notre policier se retrouve dans une passe difficile contre son grès. Le tout dans une atmosphère suffocante et moite qui permet au réalisateur quelques clins d'oeil à Apocalypse Now (même champ de vision par dessus le ventilateur de la chambre du motel de Sheen). On souligenra les tables dans le "restaurant-clos" qui ressemble étrangement à celle d'Orange Mécanique en chair et en os.
"En lisant le scénario, je sentais qu'il fallait que je fasse sobre. Je suis dans presque toutes les scènes, je suis le narrateur(...) Il fallait que je sois économe d'émotions, pour laisser juste la couleur", souligne à juste titre l'acteur Luc Picard. Cet Alain Delon québécois excelle dans cet exercice sur la corde raide. Sans jamais dérapé, imposant une nonchalence, un sang-froid à son personnage qui le rapproche de Dirty Harry mais en y ajoutant un rien de sentiment. Après tout, on est tous un peu déboussolé lorsque votre femme quitte le foyer et que votre frère s'est fait assassiner, non? Entouré d'acteurs tout aussi méritant comme Julien Poulin en vieux loup solitaire généreux.
Pourtant, là où le bas blesse, c'est au niveau de la réalisation. Très formelle, elle nous livre les indices un peu trop facilement, les scènario aurait pu gagné en opacité. De plus annonçant la couleur dès le début, on reste sur sa fin. Ciupka aurait-il eu les yeux plus grand que le ventre... Ironie du sort, le film s'essouffle et on sent que le budget ne permettait pas au réalisateur de faire le film qu'il souhaitait. Mais l'effort reste louable et le résultat plus que satisfaisant.
 
alix

 
 
 
 

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