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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sex and the City - le film
USA / 2008
28.05.2008
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MORT AUX VACHES
« Pourquoi voulez-vous vous installer à New York ?
- Pour trouvez l’amour. Vous trouvez ça tarte ?
- Non, je trouve ça beau. »
Hello,
My name is Carrie Bradshaw alias Sarah Jessica Parker. Vous savez, l’actrice dont le visage hésite entre celui de Bette Midler et de Barbra Streisand !
Il était une fois en 1998 quatre filles superbes et célibataires qui vivaient à New York, parlaient des mecs dans les restos chics sans prendre un gramme, se fringuaient chez les plus grands créateurs de mode sans se tuer à la tâche. C’était le bon temps… Au fil des saisons, vous pouviez me retrouver moi et mes trois copines, Miranda, Charlotte et Samantha dans une série TV au cahier des charges novateur, débridé, très cul qui faisait le bonheur des girls et des gays.
Hélas, la productrice executive woman que je suis (c’est-à-dire une machine de guerre du marketing genre Madonna ou Sharon Stone) a troqué sa garde-robe small (52’) pour du XXL (2 heures 15’). Au vu du résultat, je suis tombée du haut de mes escarpins Louboutin car le film que vous allez voir est comme le Canada Dry, la boisson sans goût qui se prend pour de l’alcool. Sex and the city ressemble à du cinéma, passe dans les salles de cinéma, mais n’a pour seul mérite artistique que d’aligner au générique un nombre de marques à faire pâlir d’envie toutes les fashion weeks de la planète.
Adieu à l’esprit déluré de la série devenue une comédie romantique insipide comme un chou sans crème, une tarte sans fruit, du sexe sans city. À part Samantha qui à cinquante ans ose dire à son amant qu’elle n’est capable d’aimer qu’elle-même, nous courons toutes après l’amour comme des cruches ricanantes et grimaçantes (Kristin Davis en tête pour les rictus outranciés). Et moi, Carrie Bradshaw, je me marie enfin grâce au bienfait d’un porte-clefs "LOVE".
Il y a quarante ans à Paris, les créations d’Yves Saint-Laurent donnaient le pouvoir aux femmes et les pavés volaient. Un mouvement contestataire remettait en question l’archaïsme des institutions qui étouffait la condition féminine. En mai 2008, Sex and the city revendique le rose bonbon - pire, le rose très con - en glorifiant le mariage et sa sécurité. Plus ennuyeux, il sous-entend comme le chantait jadis Sheila qu’une femme sans la tendresse d’un homme n’est qu’un jardin où ne vient personne. Vive mai 1968 ! Vive le féminisme ! Mort aux vaches haute couture de la grande pomme !
Carrie Bradshaw
Chroniqueuse pour le New York Star
Anthropologue du sexe pour Vogue
Benoit
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