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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Affaire de famille
France / 2008
04.06.2008
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FAMILY BUSINESS
“- C’est ça, joue-la nous pathos.
- Tu me traites pas de thos ! T’as compris ?”
Comme le récent Angles d’attaques, Affaire de famille joue sur la pluralité des points des vue. D’ailleurs, comme Angles d’attaques, il s’achève sur une narration classique. Ce type de construction a un avantage certain. Décliner la même histoire sous plusieurs regards différents (ici, trois) permet d’organiser un maximum de rebondissements sans avoir à donner dans la surenchère évènementielle. Surtout quand il s’agit de tester les rapports de confiance entre membres d’une même famille, terreau inépuisable des malentendus et des non-dits qui font mal.
Ce premier film de Claus Drexel exploite de façon cohérente ce procédé narratif sans toutefois livrer quoique ce soit de génial ni même de véritablement original. Déjà, s’il évite les répétitions, il n’y parvient qu’à grand renfort d’ellipses temporelles qui nuisent considérablement à la fluidité du récit. Ensuite, il souffre de ses effets de révélations convenus et prévisibles, point fort regrettable pour un polar. Si le film demeure malgré tout agréable à regarder, c’est en grande partie grâce à son côté comédie noire et à ses comédiens. Dussollier, pourtant en sous-régime, apporte quand même sa cote de sympathie. Et, surtout, Miou-Miou offre une prestation épatante en bourgeoise étriquée et un tantinet naïve. Le film mise beaucoup sur l’insolite avec des décors kitchissimes et une ambiance musicale adéquate (mais dont l’omniprésence finit toutefois par agacer).
Les personnages typés sont identifiables par leurs obsessions et tics, lesquels sont incarnés par des objets. A chaque personnage son attribut : un ballon de foot décoratif, une boîte de chocolats, une paire de rollers, un peigne, un couteau. Ces objets donnent lieu à de bons moments de drôlerie (comme la scène où Eric Caravaca produit quelques notes de musiques avec les dents de son peigne métallique) mais le tout manque d’audace, de folie. La mise en scène aurait gagné à être aussi farfelue que son sujet. On est loin des ambiances délirantes de Caro & Jeunet et on ne peut que le regretter. Tiède à tous les niveaux, Affaire de famille aurait tout aussi bien pu se contenter de passer directement à la télévision. Cela aurait fait un téléfilm brillant pour une première partie de soirée. Là, il manque l'essentiel de ce qui fait le cinéma : une forme d'irréalisme qui nous emporterait dans l'absurdité des situations, écrites mais pas filmées.
Karine
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