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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Tabarly
France / 2008
11.06.2008
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VOIX MARINE
«- J’ai toujours préféré les bateaux à la mer ».
A l’occasion du dixième anniversaire de la disparition d’Eric Tabarly en mer d’Irlande, la présidente de la fondation Tabarly (son épouse Jacqueline), le producteur Jacques Perrin et le réalisateur Pierre Marcel nous offre un film documentaire en hommage au navigateur discret qui fit redécouvrir la mer à la France entière. Réussite incontestable, le film s’attache à retracer la vie du marin à partir de ses nombreux exploits sportifs. Doté d’un incroyable talent de compétiteur, Tabarly parle de Tabarly tout au long des images d’archives souvent inédites proposées en continu. L’ingéniosité d’un tel procédé permet à Pierre Marcel d’établir une relation particulière entre le spectateur et son film. Jamais en creux, le long métrage ne s’accommode pas d’une voix off interprétative mais réutilise celle radiophonique – parfois entrecoupée d’interviews télévisuelles – de Tabarly lui-même. Pendant que nous voguons auprès du marin sportif en action sur ses bateaux, sa voix reconnaissable entre mille, exprime un caractère tranché mais attachant au service de cette aventure humaine par-delà les océans du monde entier. Pourtant et comme une évidence l’action domine la parole, les gestes dépassent les mots pour que l’histoire de ce destin hors du commun nous touche profondément aux tripes.
Linéaire, Tabarly focalise la quasi-totalité de son développement autour de sa relation à la mer, aux bateaux et à la compétition. Se fut sa vie, c’est le propos du film. L’homme était un marin au long cours, épris de vitesse et de liberté. Il n’aimait ni la gloire, ni la médiatisation. Pourtant ce qu’il a accompli ne pouvait être ignoré. Pire, il révolutionna ce sport et inspira de nombreux navigateurs français fascinés par l’écume de ses exploits. Alors oui, il faut aimer un peu la mer, se forcer à comprendre l’entreprise d’un tel personnage et se laisser tanguer par les images d’un monde à part. Si tel est le cas, l’âme de Tabarly vous accompagnera au détour d’une innovation technique, d’une traversée en solitaire, d’un dépassement de soi, d’une surprise au bout du petit matin bluffant plus d’un journaliste. Pierre Marcel ne s’est pas trompé. Son documentaire marque la compréhension du cinéaste sur un homme qu’il n’a jamais eu l’occasion de rencontrer. Il insiste sur la relation quasi affective avec le bateau de son père, le Pen Duick – « petite tête noire » en breton du nom de la mésange à tête noire –, que celui-ci lui légua en 1952 ; sur son sens de la mer et de la course au large ; sur son image d’ambassadeur de la voile de compétition et du courage dans les épreuves en solitaire ou en équipage.
En refusant d’inclure des témoignages que l’on devine aisément proche du panégyrique, le cinéaste se protège et dessine sur l’eau l’insaisissable Tabarly. Garder le mystère et promouvoir l’homme d’action par ses faits d’arme. En effet, que dire de plus que ce que nous dévoile Tabarly lui-même ? Rien ou peut être insister encore et encore sur la symbiose parfaite d’un marin aventurier avec ses Pen Buick glissant toutes voiles dehors sur les mers du monde. Et comprendre, un peu, ce célèbre Pen Buick symbole de cette histoire d’amour fidèle entre un homme et sa passion la mer. Dix après sa disparition, celle-ci porte toujours en elle les traces de ses nombreux passages. La mémoire de Tabarly n’est pas prête de s’effacer.
geoffroy
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