Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Paramount Pictures  



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Sans Sarah rien ne va ! (Forgetting Sarah Marshall)


USA / 2008

18.06.2008
 









LA RUPTURE DANS LA CONTIGUÏTE

"C'est comme les Sopranos : c'est terminé. Trouve une nouvelle série."

Après En cloque mode d’emploi, le duo Judd Apatow (producteur) et Jason Segel (acteur et scénariste) poursuit son exploration des rapports amoureux modernes en s’intéressant cette fois aux conséquences d’une rupture. Le parcours est assez balisé, explorant chacune des réactions-type avec un effet grossissant souvent savoureux : crises de larmes incontrôlables, multiplication stakhanoviste des liaisons consolatrices, abus d’alcool versé en douce dans le jus de fruit du petit déjeuner… Que l’on ait vécu ou non ce type d’expériences, on sourit malgré soi, avec le sentiment délicieux de prendre une sorte de revanche sur le passé. Bien sûr, quelques épisodes sont outrés (notamment dans la première demi-heure) mais l’ensemble du film reste globalement dans les chemins balisés de la comédie romantique traditionnelle. Faussement féroce, Sans Sarah rien ne va (titre un peu idiot qui n’a pas la simplicité de l’originale : Forgetting Sarah Marshall, Oublier Sarah Marshall) stigmatise les grands et petits drames de la déception amoureuse en délivrant un message profondément optimiste : la fin d’une histoire ne signifie au fond que le début d’une nouvelle, forcément enrichie par l’expérience.

Le plus grand mérite des scénaristes est sans doute d’avoir imaginé des seconds rôles hilarants sortant des stéréotypes convenus pour aller vers la fantaisie la plus débridée. Le jeune marié effrayé par les choses du sexe, le cuisinier philosophe, le beau-frère colérique qui s’improvise conseiller conjugal et surtout Aldous, le rival coolissime, apportent bien plus d’humour et de légèreté à l’intrigue que les mésaventures un poil décevantes, voire banales, du héros. C’est bien simple, le comique anglais Russel Brand compose un personnage si spontané, franc, zen et au final merveilleusement déjanté que l’on caresse secrètement le désir de voir le personnage principal s’enfuir avec lui plutôt que renouer avec son ex. L’entendre débiter les pires âneries avec son impeccable accent anglais, si précieux et honorable, est un pur régal, même si pour le coup, difficile de faire passer ce genre de subtilités dans la version française sans en faire des tonnes…

Autres moments savoureux, les parodies télévisuelles et musicales. La série Scene crime où joue Sarah tourne en effet en dérision les tics des séries policières de type "Les experts", singeant notamment leurs dialogues insipides et effets de mise en scène artificiels. Les chansons susurrées par Aldous à Sarah (avec force mouvements suggestifs) et sous le regard anéanti de Peter sont quant à elles complètement trash. Sans oublier les improvisations dépressives du héros ("tout va mal, je suis nul, rien n’ira jamais mieux" — du Gérald de Palmas en pire) ainsi que son Dracula musical interprété par des marionnettes, l’une des plus jolies trouvailles du film. A force d’entendre pléthores de chanteurs (et chanteuses) se lamenter et gémir sur leurs amours perdues, on avait fini par oublier que non seulement les ruptures amoureuses permettent parfois de progresser, mais surtout qu’elles peuvent faire rire !
 
MpM

 
 
 
 

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