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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le bruit des gens autour
France / 2008
09.07.2008
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APRES LE BEAU TEMPS VIENT LA PLUIE
« - quel est l’intérêt de se mentir, on ne se connaît pas. »
A l’heure où les cyclistes du Tour de France donnent le premier coup de pédale, Avignon siffle le coup d’envoi de son festival. C’est dans ce microcosme estival hors du temps que prend place Le bruit des gens autour.
Avignon s’active sous le soleil étouffant de juillet. Les rues placardées d’affiches laissent place aux salles de théâtre parfois vides. Les uns débutent dans le off, d’autres reprennent leur place attitrée dans le saint des saints, le in. Mais l’univers théâtral se révèle petit et chacun croise un jour le chemin de l’autre donnant ainsi au film son aspect chorale. Enième du genre, Le bruit des gens autour maîtrise parfaitement cette particularité. Tous les personnages sont parfaitement dessinés et dépeints. Le cinéaste, Diastème, n’en laisse aucun de côté et apporte à chacun d’entre eux le soin dédié à un personnage principal.
Un metteur en scène n’ose pas voir sa pièce. Un couple sur les planches se déchire à la ville. Une danseuse capricieuse perd peu à peu pied. Un chanteuse en mal d’amour. Un homme et une femme un peu paumés. Une spectatrice curieuse, très curieuse.
La palette de personnages est grandiose et celle de couleurs les accompagnant l’est tout autant. Tout en poésie, le réalisateur rentre dans le monde des comédiens par la petite porte, celle des sentiments. Entraînant le spectateur à ses côtés, ce dernier a la sensation d’appartenir à cette famille pas comme les autres. La famille de ceux qui jouent, de ceux qui présentent leur Art, lui chuchote certains de ses secrets. Le spectateur se sent alors comme invité dans cet univers.
Passant d’un personnage à l’autre, avant que tous ne se réunissent, les différents plans se répondent, se font écho créant ainsi une atmosphère unifiée, une cohérence d’émotions, rétrécissant peu à peu le champ visuel et sensitif de la caméra. Tendant vers une ambiance plus intimiste au fur et à mesure que le récit se déroule, le film plonge au cœur de chacun des personnages créant à la fois des liens entre eux.
Pour son premier long métrage, le réalisateur Diastème réussit une belle performance. Son film est maîtrisé jusqu’au bout sans qu’aucun moment, aucun dialogue, aucune sensation ne lui échappent. Diastème, artiste « touche-à-tout », connu pour ses livres, sa musique et ses pièces de théâtre s’attaque ici au monde du cinéma. Il collabore une nouvelle fois avec Christophe Honoré (Tout contre Léo, téléfilm qu’avaient co-réalisé Diastème et Christophe Honoré en 2002). Leur travail à quatre mains s’avère très juste et donne au film ce ton de lyrisme que l’on avait déjà pu palper dans les films précédents de Christophe Honoré.
Simple et touchant à la fois, le film sonne juste et donne très certainement envie d’aller voir ce qui se passe ce mois-ci dans le sud de la France. Le bruit des gens autour se révèle être une véritable bonne et belle surprise.
Morgane
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