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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Deuxième vie
France / 2000
25.10.00
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HUMOUR ET REFLEXIONS
"- Moïse Durand : il est à moitié juif ou il a à moitié honte ?"
Voici une comédie vraiment réussie. Et c’est chose rare au cinéma! Au départ, il y a une assez bonne idée de scénario: les aventures d’un type qui est brusquement projeté des années 80 à la fin des années 90, avec toutes les surprises que cela comporte. On trouve ainsi de très bons moments lorsque Vincent découvre des choses qui n’existaient pas avant son accident: Vincent et le téléphone portable; Vincent au cyber café (le serveur lui demande s’il veut essayer Wanadoo en lui désignant un homme qui porte un T-shirt sur lequel est inscrit "Wanadoo")... Sans en abuser, Patrick Braoudé souligne les récentes inventions en les plaçant sous le regard humoristique d’un homme qui débarque tout droit des années 80.
Mais les surprises les plus croustillantes restent celles que fait Vincent simplement par rapport à sa nouvelle vie: lorsqu’il découvre sa maison ("c’est bourge!"); lorsqu’il tente de lier connaissance avec ses enfants ("Eric, ça va les vacances? - Tu l’as privé de vacances et il s’appelle Cédric")...
Deuxième vie est une jolie façon de montrer les transformations d’un homme entre sa jeunesse idéaliste et son âge adulte raisonnable, entre les possibles de la trentaine et la réalité de la quarantaine. Le parti pris de l’accident (le fait de passer d’un coup 16 ans plus tard) tend à accroître le fossé qui existe entre les deux périodes: ce qu’est Vincent dans les années 90 n’est pas du tout ce qu’il projetait lorsqu’il avait 30 ans.
La notion de libre-arbitre que sous-tend le film (les choix que l’on fait et qui façonnent notre vie) donne une profondeur et une subtilité non négligeable à cette agréable comédie.
Les comédiens sont tous excellents: Daniel Russo avec son irrésistible surnom de Popoche, Isabelle Candelier en femme nunuche, Thierry Lhermitte avec sa Rolex sur son plâtre et sa métamorphose physique. Patrick Braoudé lui-même est ici beaucoup plus nuancé et émouvant que d’habitude. Reste Maria de Medeiros qui est le seul personnage à ne pas être drôle, mais qui est tellement touchant qu’elle illumine chacune des scènes où elle apparaît.
Deuxième vie est un film dans lequel on ne s’ennuie pas un seul instant grâce à une mise en scène rythmée et efficace. Et il n’est pas fréquent de rire aussi franchement devant une comédie simple et réussie! laurence
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