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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les trois p'tits cochons
Canada / 2007
06.08.2008
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TOUT EST BON DANS LE COCHON
«- un gars qui baise pas, il devient fou »
Film au titre évocateur, Les trois p’tits cochons fait la part belle à trois frères. Rémi, l’aîné de la tribu, moralisateur et ayant une vie bien rangée, vit dans la maison de briques, forte et robuste. Christian, petit dernier de la famille, grand adolescent accroc au porno et au cybersexe, plus si affinités, habite la maison de bois qui plie, plie, plie. Quant à Mathieu, celui du milieu, bien trop à l’étroit dans son costume comme dans sa vie, occupe la maison de paille qui s’envole au premier coup de vent.
Qui dit comédie venue tout droit du Québec dit Denys Arcand. Faisant certes moins dans la poésie que son aîné, Patrick Huard réussit néanmoins un film léger et drôle malgré un sujet vu et revu, l’infidélité. Le propos ayant déjà été traité de nombreuses fois sur grand écran, le réalisateur se devait de trouver un nouvel angle d’approche, une manière originale d’aborder ce thème. Et l’idée de réunir les trois frères au chevet de leur mère plongée dans le coma se révèle malicieuse. Chacun des frangins trouve alors la possibilité de mettre en mots ses propres envies et fantasmes, et là où l’un succombe rapidement, le deuxième résiste quelque peu et le dernier refuse de passer à l’acte. Mais les personnages, à première vue très stéréotypés, sont plus profonds qu’il n’y parait et la surface se révèle petit à petit très trompeuse. De plus, les trois p’tits cochons sont magnifiquement interprétés et les personnages secondaires, femmes et maîtresses, sont également très travaillés, même si l’on pourra regretter que Dominique –la femme de Rémi- soit un peu trop effacée.
Pour ne rien gâcher, les dialogues qui leur sont prêtés sont à la fois fins, drôles et parfois grivois sans jamais basculer dans le grossier. Très percutants, ils sont également un vrai bonheur pour les oreilles des non québécois. Sans sous-titres, leurs causeries seraient parfois même incompréhensibles pour les non initiés. Du coup, nos zygomatiques se dérident, certes grâce aux situations, mais aussi à l’accent et aux nombreuses expressions très imagées telles que tabernacle, taponage (flirt), tu vas te faire pogner (tu vas te faire choper) et tant d’autres encore que je ne citerai pas afin de ne pas gâcher ce petit plaisir.
Le réalisation recèle également de petites idées qui se révèlent très judicieuses. Patrick Huard enchevêtre les points de vue des trois frères, les mêle, revient en arrière et passe ainsi de l’un à l’autre avec beaucoup d’aisance. Il réussit aussi très bien la gymnastique des comiques de situation donnant ainsi vie à des scènes très drôles comme Christian blotti dans les bras de sa maman comateuse avec qui il a de très longues conversations ou Mathieu qui, sur les nerfs, insulte (en québécois bien sûr) un client au téléphone, ou bien encore Christian qui, à l’image de Gene Kelly dans Singing in the rain, effectue une danse post-coïtale des plus rafraîchissantes.
Toutes ces petites choses mêlées entre elles font la grande force du film et donnent un certain peps à un sujet qui en avait fort besoin. Au moment chaud de l’été, la fraîcheur de cet humour d’outre-Atlantique fait le plus grand bien.
morgane
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