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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Die another day (Meurs un autre jour - James Bond 007)
Royaume Uni / 2002
20.11.02
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CE N'EST PAS QU'UN NUMERO
"- Regardez-le, on pourrait le prendre pour un héros."
Lee Tamahori nous propose un feu d'artifice. Il a lifté la série avec quelques effets visuels dopés aux stéroïdes, un montage de plus en plus frénétique, et surtout un sens du risque bienvenu dans un feuilleton de 20 films. Assurément, Die another day est le meilleur Brosnan. Hormis une cascade trop invraisemblable et mal aboutie en terme d'images numériques (omniprésentes) - celle du surf en Islande - le film n'a pas les défauts majeurs des précédents opus : les personnages. De Stephens à Yune, de Pike à Cleese, tous trouvent leur marque.
Dans cet épisode, chacun, méchants comme gentils, ont une crédibilité, une cohérence, et ne sont pas trop caricaturaux. Les vilains ont ce qu'il faut de sadisme ou de perversion ; les bons sont assez ambigües pour s'autoriser quelques bribes de cynisme. La mention spéciale du film est à accorder aux dialoguistes.
L'humour est enfin de retour , au point de frôler la parodie. Mais lorsque Graves sort "Diamonds are for everyone", la dernière syllabe saute pour se concentrer sur le titre d'un Connery. Tout le film est une forme d'hommage, musclé et sexy, à la collection complète. Comme l'île cubaine, nommée (il fallait oser) Los Organos! Parfois c'est plus subtil : le bouquin que regarde 007 dans le bureau du cubain, n'est autre qu'un livre d'ornithologie écrit par un certain James Bond; c'est de là qu'est né le patronyme du héros dans l'esprit de Fleming.
Ce divertissement aventureux montre que la formule tient toujours avec les bons ingrédients. Pourtant Tamahori et les producteurs se sont essayés à quelques audaces. D'abord, le film, dans sa première partie, est étonnament esthétique. Ensuite, le scénario est complexe, les intrigues et rebondissements plus tordus qu'habituellement. En témoigne cette séquence de pré-générique qui termine mal (une première) et même un générique plus narratif qu'abstrait (ce qui n'est pas forcément mieux), sur une musique très électronique. A la dérision, s'ajoute un peu de noirceur, cocktail détonnant au début du film. Cela culmine avec l'excellent duel à l'épée où deux gentlemen casse toutes les bonnes manières anglaises dans un club très chic. La suite est plus classique.
Certaines surenchères gratuites compensent un manque d'imagination certain. Les enjeux politiques sont vite balayés au profit de l'action. Dans une période où les espions se multiplient au cinéma, 007 se doit de tenir son rang de super-agent. Les effets spéciaux l'emportent sur la mise en scène. Les surprises (Madonna) et les citations (le laser de Goldfinger, la séquence avec Q qui est un monument de souvenirs) surchargent pour notre plus grand plaisir cet épisode XX. Jusqu'à nous offrir l'instant cultissime d'un baiser impossible vers la fin du film.
Il deviendra assurément un épisode clé pour décoder la franchise. Comme cette toujours très belle Halle Berry sortant de l'écume marine, telle Ursula Andress. Moment appuyé, mais nostalgie de rigueur. Pourquoi Halle sort-elle d'ailleurs toujours sèche de ses baignades? Toujours est-il que cette Bond en bikini made in US a la réplique qui tue : en plantant la bible et un poignard dans le coeur de sa victime, elle a cette phrase lapidaire : "Read this, Bitch!". C'est violent et ça fait du bien. vincy
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