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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mirrors
USA / 2008
10.09.2008
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UN MIROIR SANS REFLET
"Méfie-toi des miroirs !"
A la vision de Mirrors se pose un double voire un triple problème. En effet, comment ne pas être attristé par la banalité de l’entreprise quand on connaît le talent du réalisateur Alexandre Aja à monter des projets radicaux et sans concession. Bien loin de la singularité et de la brutalité de ses premières œuvres il signe ici un pale remake d’Into the mirror, film déjà pas très folichon autour de miroir hanté et revanchard réalisé il y a à peine quatre ans. C’est dire le peu d’imagination dont font preuve les scénaristes, formule cliché mais qui ne cesse de détruire l’imaginaire et l’originalité des films de genre. Donc premier problème, cette incapacité à se renouveler sans copier ses aînés (d’autant plus qu’Aja, après le remake de La colline a des yeux et de celui-ci s’attellera à celui de Piranhas ! Attention à l’overdose, Alex !).
Deuxième problème : en subissant Mirrors jusqu’au bout il y a cette impression d’absorption de talents étrangers par les producteurs américains qui, eux non plus, n’en finissent plus de monter des projets sans autre but que d’engranger des billets verts. Après le ratage assumé et subit de Babylon A.D. de Mathieu Kassovitz, on se demande encore pourquoi des frenchy tentent de manière masochiste de faire leur place à Hollywood. Mirrors semble calibré pour la télévision tant l’absence de surprise et l’ennui poli qu’il suscite ne peuvent que remplir un samedi soir solitaire. Car malgré le savoir-faire du réalisateur, très belle photo, score envoûtant et Kiefer Sutherland presque crédible (sa place au casting s’explique d’ailleurs par la popularité de la série télévisée "24h" assurant au film un succès minimum), Mirrors s’étend sur près de deux heures pour ne finalement pas raconter grand chose.
Le troisième problème serait alors une combinaison des deux premiers, ayant pour conséquence la production, la réalisation et la distribution de films sans saveurs qui continuent de pleuvoir sur nos écrans, phénomène d’autant plus affligeant quand il touche nos réalisateurs. Car tous ne sont pas aptes à conserver leurs talents artistiques dans des entreprises écrasantes d’impératifs commerciaux. Il est alors préférable de rester en Europe pour construire certes de petits films qui ne toucheront jamais un grand public, mais qui brilleront par leur éclat brut, leur intransigeance et leur intégrité. Pensons notamment à Calvaire du Belge Fabrice du Welz, à REC des Espagnols Jaume Balaguero et Paco Plaza ou à l’incroyable Martyrs du Français Pascal Laugier. Des films ayant des tripes, particularité faisant cruellement défaut à ce Mirrors. Aja, Kasso, come back to France !
Denis
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