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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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© Sony Pictures Releasing
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You Don't Mess with the Zohan (Rien que pour vos cheveux)
USA / 2008
27.08.2008
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LES ZEROS SONT FATIGUES
« Tu ne serais pas du genre bionique?
- Non désolé, je n’aime que les filles, mais merci quand même… »
Piètre saison estivale pour les incontournables rois du rire américains qui se sont distingués par la médiocre qualité de leurs comédies affichées. Eddie Murphy, Mike Myers ou Adam Sandler, tous semblent atteints d’un bon gros coup de fatigue, qu’une débauche de moyens techniques largement disproportionnée, peine largement à dissimuler et pour certains à rentabiliser. A leur crédit, on pourrait au moins leur accorder d’avoir fait l’effort de se renouveler, sans tomber dans le travers de la suite à succès passés. Mais la recette commune, issue du Saturday Night Live, semble épuisée. Car il ne suffit pas de créer un personnage typé, aussi cocasse soit il, pour tenir au bout du compte un orfèvrerie de comédie, encore faut-il se donner la peine d’en peaufiner les rouages et les ressorts drôlatiques. Hélas, de Meet Dave, The Love Guru ou You don’t mess with the Zohan, il ne restera au final qu’une bonne idée de départ mal, peu, ou tout simplement pas développée sur le format du long métrage. Grimés dans leur composition, harnachés de trucages, gesticulant, les stars monopolisent les plans, cherchant à remplir l’espace jusqu’à devenir réellement encombrants et surtout bien peu divertissants. Car le constat s’impose, en plein exercice narcissique, les comiques américains ne se suffisent pas à eux-mêmes, manquant cruellement d’inspiration (caractérisé par l’emploi systématique du scato et graveleux dans les plus grands moments de solitude).
Adam Sandler en particulier aurait pourtant aimé sortir de ses sentiers battus, lui l’indécrottable yankee à la carrière assez logiquement restreinte au sol américain. Louchant avidement du côté du succès surprise de l’épatant Borat, il tentera avec Rien que pour vos cheveux de recycler la carte de l’exploration kitsch d’une contrée lointaine (de l’Amérique) suivie d’une découverte candide de la terre promise US par un exilé atypique. Sans grand succès. Sacha Baron Cohen (européen) bénéficiait d’un regard extérieur sur les USA et savait créer un vrai décalage entre son personnage fantaisiste et une représentation hyper réaliste de l’Amérique, là où Sandler nourri au Big Mac (endossant traditionnellement plus volontiers le costume du water boy ou du wedding singer) ne sait que pasticher un équivalent de Bollywood dans un contexte purement hollywoodien (association forcément factice et parfaitement indigeste…). Bien qu’incapable de dépasser ses propres références culturelles natales, mais prêt à tous les exploits pour conquérir son public, le comique américain s’accordera une conscience politiques en abordant le conflit israélo arabe. Lourde erreur, Adam Sandler ne possède ni l’esprit critique d’un Charlie Chaplin, ni même la dérision d’un Mel Brooks. Faute de point de vue et d’engagement crédible, très vite sa satire tombe dans la pochade grotesque, accumulant les gags lourdingues et qui plus est récurrents pour assurer le spectacle de rigueur. Au bout du rouleau car par trop accessoirisés, intrigue et protagonistes du nouvel ordre post 2001 (neocons et terroristes de tous bords…), seront d’ailleurs hâtivement évacués dans un final expédié pour laisser place aux bons sentiments et surtout pour combler les penchants romantico obsessionnels de la star, quitte à nous resservir l’incontournable et providentiel antagonisme de Roméo et Juliette. Il faut définitivement être à Hollywood pour conclure plusieurs décennies de conflits moyen orientaux encore non résolus dans la réalité par un impérieux happy end éculé. Entre naïveté confondante (ou manque de finesse) et hypocrisie commercial, la productivité paresseuse des studios décomplexés, planqués derrière leurs têtes d’affiche, touche décidément ses limites…
PETSSSsss-
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