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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Intrusions
France / 2007
03.09.2008
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PERSONNAGES EN QUÊTE D’AUTEUR
“Ne vous inquiétez pas, je suis une bonne épouse bien sage, c’est promis.”
Ca démarre en trombe avec une entrée en matière rythmée où se découpent nettement les enjeux et les acteurs de ce qui s’annonce comme un thriller conventionnel mais efficace. Hélas, Bourdieu, hésitant sur la direction à prendre, emprunte plusieurs voies en même temps sans jamais aller au bout d’aucune d’elles, se condamnant ainsi au surplace. Le changement de ton radical lors du dénouement en est d’ailleurs assez symptomatique, avec cette scène grandiloquente qui se veut comique mais sombre dans le ridicule le plus consternant. A croire que le coscénariste de Place Vendôme et de Un conte de Noel est plus inspiré quand il écrit pour les autres.
Il met ici en scène une guerre psychologique sur fond de lutte des classes passéiste où s’affrontent la mégère vindicative, le méchant bourgeois, la soubrette mi-servile mi-mutine, le benêt idéaliste et le tartuffe bizarroïde. Des personnages trop typés et trop théâtraux pour passionner. C’est comme si cette galerie de rôles qui oscille entre le répertoire de Molière et le théâtre de boulevard s’était égarée dans une atmosphère réaliste qui se veut angoissante sans vraiment y parvenir, en grande partie parce que l’on peine à comprendre les motivations incohérentes des personnages. Par exemple, pourquoi Pauline s’accroche-t-elle ainsi à un homme qu’elle méprise et auquel elle a été mariée de force par le père tyrannique dont elle cherche à se libérer ? Pour toute réponse, Bourdieu applique la politique du non-dit tout en multipliant les pistes, ce qui n’a pour conséquence que de détruire toute la crédibilité de ses postulats.
Les intentions du réalisateur paraissent d’ailleurs assez floues. Heureusement que le titre est là pour nous aiguiller car si Bourdieu souhaite ici parler du caractère oppressant des intrusions extérieures et de l’aspect coercitif de certaines relations, il ne parvient guère à illustrer son propos malgré les métaphores lourdement explicites dont il abuse (l’insecte englué, le pilier à abattre) et l’interprétation outrée et mono-expressive de ses comédiens.
Karine
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