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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Go fast
France / 2008
01.10.2008
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FAST AND NERVOUS
«- C’est un flic ça ? »
Quoi attendre d’un énième film policier sur les flics infiltrés, qui plus est quand c’est français et produit par le nabab Besson et son bulldozer Europacorp ? Pas grand-chose répondront la plupart et on ne saurait leur donner tort. Mais à la grande surprise Go fast fonctionne parfaitement et se pose en antidote salvateur à un MR73 prétentieux et nombriliste ou à un Deuxième souffle ridicule d’invraisemblance.
Partant d’un fait bien connu dans le milieu policier, le principe du "go fast" consiste en la livraison de drogues par voitures en un temps record, le réalisateur belge Olivier Van Hoofstadt jusqu’à alors connu pour sa comédie typiquement belge Dikkenek réussit haut la main son film fleurant bon les années 70.
Pourquoi les années 70 ? Tout simplement pour ses courses de voitures frénétiques, on est bien loin des Fast and Furious et on se rapprocherait presque d’un Point Limite Zéro toutes proportions gardées, et pour la nervosité de ses interprètes, tous sur le fil du rasoir, méfiants, violents, tendus. Les personnages se défient, se testent, et c’est par la peinture non édulcorée du milieu de la police et du banditisme que le réalisateur parvient à immerger le spectateur dans cette course contre la montre.
Sans emphase, pas de temps pour les sentiments ou si peu, pas d’esthétisation de la violence, tuer se fait en un claquement de doigts, un scénar franc du collier, aucune sous intrigue courcircuite le sujet, Van Hoofstadt tient les rênes de son film et fonce à tombeaux ouverts sur les autoroutes franco-espagnols au son d’une musique techno-trance assez réjouissante. On pourra regretter quelques raccourcis scénaristiques mais le tempo soutenu, le réalisme des séquences (les scènes de deal à Clichy sous Bois, l’approvisionnement à Ketama la Mecque du cannabis ou encore l’entraînement de Roschdy Zem au sein de la police d’élite sont bluffantes) et les courses poursuites correctement découpées (ce qui devient rare dans l’hexagone) nous font presque demander si ce film est français. La réponse est oui ! et non, la nationalité du réal y faisant pour beaucoup dans l’apport d’un regard neuf sur les cités et le film d’action. Et la maison de production semblant avoir appris de ses erreurs, entre un Yamakasi, un Banlieue 13, un Transporteur ou un Hitman Besson n’avait que l’embarras du choix !, le film ne prend jamais le spectateur pour un idiot et ne stoppera sa course que lorsque la ligne blanche aura été définitivement franchie. Le tout avec classe et savoir-faire. Pour une fois qu’un film policier français lâche la bride…
Denis
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