Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Dinosaur (Dinosaure)


USA / 2000

29.11.00
 



L'ODYSNEY DE L'ESPECE





Comme le veut la tradition, pas de fêtes de fin d'année réussies sans un incontournable Disney pour ravir les parents en quête de divertissements pour leurs chers bambins. Le cru 2000 sera donc plutôt cornu avec pas mal d'écailles (pas forcément seyant pour les produits dérivés, encore que les personnages simiesques dissémineront un peu de fourrure au milieu du latex des iguanodons, Mickey ne laissant jamais rien au hasard).
Dinosaure est donc un grand spectacle. Les studios Disney nous ont déjà exhibé avec Fantasia 2000 leur capacité à intégrer les dernières innovations techniques digitales en matière d'animation. Le pari est réussi, Dinosaure démontre en effet une certaine maestria technologique et artistique. On reste pantois devant la sublime scène d'ouverture à la dynamique proche de celle d'un ride, ces attractions cinématographiques où le spectateur se retrouve littéralement installé sur des montagnes russes. On appréciera la scène du cataclysme très inspirée, qui nous renvoie au tout premier Fantasia.

Reste que Dinosaure est avant tout un film et une histoire. Tout comme l'avait fait Don Bluth en son temps avec Land before time (La vallée du petit dinosaure), les divers personnages perdent en cours de route une partie de leur bestialité et gagnent en plus de la parole un comportement raisonnablement humain (voir moralement américain !!) suceptible de les rendre sympathiques (les américains aussi?). Des monstres préhistoriques digitaux oui, mais moins crédibles que ceux du docu de la BBC ou éventuellement que ceux de tonton Spielberg. Là où le bas blesse en revanche, c'est que la démarche reste aussi très proche de celle de Don Bluth en ce qui concerne le scénario, en l'occurence la recherche de la terre sainte. N'y aurait-il donc qu'une histoire à raconter sur nos prédécesseurs terrestres, une seule parabole à composer?

Le scénario de Dinosaure n'a donc pas bénéficié des innovations du digital, puisque les auteurs (John Harrison et Robert Nelson Jacobs) se sont contentés de piocher dans leur Bible. L'arche de Noë, Moïse, on navigue en territoires archi connus et on se réserve une jolie caution de politiquement correct.
On n'en demande pas moins d'un film pour enfant, encore que la maison Disney devrait comprendre que les fables de nos patrimoines culturels entretiennent souvent une ambiguité saine dans les messages délivrés et que même en se référant aux saintes écritures, point besoin n'est d'être aussi hiératique.

Alors oui, les enfants y trouveront malgré tout leur compte. Les personnages principaux sont remarquablement animés, forcément très gentils et certains sont drôles et ont fait un stage en banlieue (merci Jamel). A cette époque éloignée, ils n'avaient pas encore la faculté de chanter, on en ressentirait presque un profond soulagement. Conventionnel dans l'esprit, Dinosaure ne se présente pas plastiquement tout à fait comme un Disney traditionel (technique oblige). D'où confusion? Le succès fut au rendez-vous en Amérique du Nord mais en dessous des espérances liées aux investissements. La souris aux oreilles rondes prisonnière de son image de marque là où Pixar (Toy Story, 1001 pattes) parvient à attirer les foules? Cela semble un peu injuste, car en matière de divertissement, si Disney se cantonne à faire du Disney, il le fait aussi parfaitement en images de synthèse qu'en celluloïds traditionnels.

En conclusion, évidemment vous pouvez y emmener vos enfants les yeux fermés, c'est un vrai Disney ! Mais vous rirez plus avec les poulets en pâte à modeler de Chicken run (plus spirituels)...
 
petsss

 
 
 
 

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