Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Saw V (Saw 5)


USA / 2008

05.11.2008
 



LE SEAU EST PLEIN





"-Le corps peut perdre jusqu’à cinq litres de sang.
-Alors si on en perd deux et demi chacun on survivra.
"

C’est la première fois dans toute l’histoire du cinéma qu’une franchise aura été amorti aussi rapidement avec une telle soif d’engranger des billets verts. La poule aux œufs sanglants continue de pondre ses bébés hurlants avec toujours plus de sang et des intrigues de plus en plus alambiquées. Et même les ténors du film à série dans le genre horrifico-fantastique se sont vus pulvérisé sur place : la franchise Vendredi 13 compte à ce jour onze épisodes en un peu de moins de trente ans, Halloween neuf films en trente ans tout juste en attendant les prochains, et ce cher Freddy Krueger a traumatisé nombre d’adolescents dans huit films depuis sa création en 1984. Bref, tous existent depuis plusieurs décennies avec plus ou moins de bonheur et de talents cinématographiques, sagas impressionnantes certes mais ridicules face au bulldozer Saw. Jugez du peu : Saw premier du nom fut réalisé en 2005, carton absolu qui fit tilt dans l’esprit des producteurs pour en pondre un chaque année. Saw 2 en 2005, Saw 3 en 2006, Saw 4 en 2007, Saw 5 en 2008, Saw 6 en 2009, non excusez moi, il ne faut pas égorger la victime avant de l’avoir bien fait souffrir.

Et l’histoire dans tout ça ? Oh mon bon m’sieur, si vous saviez comme on s’en fout de l’histoire… tant qu’il y a du sang et du sadisme, tant qu’on les fait crier tous ces individus indignes de vivre, alors on continue son bonhomme de chemin. Les tortures vous savez on en trouvera toujours des nouvelles, des plus crades, des plus bêtes, des plus vicieuses, avec des nouveaux tueurs qui à chaque fois en dignes héritiers de leur maître construiront des puzzles humains, car vous savez mon bon m’sieur, les gens y z’en redemandent des trucs dégueulasses, nous mon bon m’sieur, oui nous, tous qu’on est, on aime voir des mecs crever le crâne écrabouillé par un étau, les jambes arrachées, le corps pulvérisé, la tête dévissée, le tronc sectionné, ahhhh mon bon m’sieur si vous saviez comme c’est bon, cette peau découpée en lamelles, ces corps calcinés, les hurlements en dolby stéréo, ah oui, j’en veux encore, vivement les Saw 7, 8, 9 10, JIGSAW je t’aiiiiiiiiiiiiiime !!!! Excusez moi mon bon m’sieur, je m’égare. Mais vous voyez mon bon m’sieur, l’histoire, on s’en fout pas mal.

Et c’est bien ça le problème dans la saga Saw. Plus les épisodes avancent et plus les flashbacks s’accumulent jusqu’à construire une nouvelle forme de narration où ni les personnages ni les dialogues ni la mise en scène importent. Ca va dans un sens, ça part dans l’autre, hop une petite pirouette et ouf on retombe sur une bonne vieille torture. Les acteurs, victimes ou héros, se transforment en pantins désarticulés pour errer d’un lieu à l’autre sans aucune logique, et le spectateur d’attendre avec épuisement la prochaine énucléation ou décapitation. Aucun cynisme à la Hostel, aucune réflexion sur la violence comme dans Eden Lake, juste une accumulation de viandes écarlates qui commencent à sentir le réchauffé. Bon, soyons bon joueur, la scène des bras sectionnés fait vraiment très, très mal. Mais à moins que vous cherchiez une bonne raison d’annuler votre manucure, Saw 5 lasse plus qu’il ne distraie. En attendant le prochain…
 
Denis

 
 
 
 

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