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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Rocknrolla
Royaume Uni / 2008
19.11.2008
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SNATCH’N’ROLLA
«- Tes couilles sont à moi, et là, elles sont aussi fragiles que des œufs de caille. »
La rock’n’roll attitude est probablement ce qui caractérise le mieux le cinéma de Guy Ritchie. Innovant, foutraque, endiablé voire hystérique avec sa pléthore des personnages bien décalés et borderlines, ce cinéma boosté aux amphétamines régala de nombreux spectateurs accros aux clips classieux et tape-à-l’œil. Du moins au début. Après ses deux premières comédies de gangsters il sombra lentement À la dérive pour finir avec un Revolver sur la tempe. Deux échecs cuisants qu’il tente aujourd’hui de faire oublier en revenant avec Rocknrolla à ses premières amours. A savoir des mecs, armés, du charme, la gonzesse sexy en diable, des méchants, caïds londoniens ou mafieux russes, et aussi une rock star shooté au crack, une peinture porte bonheur, des gardes du corps invincibles, un panier de crabes, un terrain de golf, le tout emballé à vitesse grand V. Bref du Ritchie tout craché !
Ritchie se calme...
Pour les aficionados de la première heure aucun doute qu’ils prendront plaisir une fois encore à ce joyeux bordel orchestré comme du papier à musique. Ca fonce, ça flingue, ça baisouille un peu, ça cogne sec, et les personnages traînent derrière eux de bien amusantes casseroles. Et si la mise en scène colle assez bien à l’aspect brouillon de l’intrigue, pas de temps pour poser un cadre ni pour installer une atmosphère, la caméra suit tous ses losers comme une mouche à sa m… pour pouvoir mieux les enfoncer, elle ne brillera toujours pas pour sa retenue et son dosage. Mais attention ! On est loin des afféteries visuelles qui débordaient d’Arnaques… ou de Snatch, véritables tourbillons visuels nauséeux n’offrant que du vide télescopique, un peu comme si David Fincher avait tenu une caméra sous l’emprise du LSD, c’est-à-dire sans aucune maîtrise ! L’expérience aidant, ou peut être avec quelques remarques suite à ses derniers échecs, Ritchie filme plus posément sans avoir recours continuellement à des effets d’images sortis du logiciel Avid. Bien sûr les plans dépassent rarement les dix secondes, on n’est quand même pas dans un film d’Antonioni, et chaque séquence s’enchaîne parfois sans trop de cohérence, d’autant plus qu’une impression de déjà vu freine les tenants et les aboutissants d’une histoire dont au final tout le monde se fout un peu.
Avec de l’exigence on serait tenté de dire que Ritchie refait une fois encore le même film en changeant seulement les personnages et les dialogues. Avec de la sympathie on lui accordera le mérite d’emballer un film vide du cerveau mais à l’énergie communicative et à la bande-son décoiffante. Alors ! Tu braques ou tu raques ?
Denis
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