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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sept vies (Seven pounds)
USA / 2008
14.01.2009
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TOUJOURS A LA RECHERCHE DU BONHEUR
"- Que préparez-vous ?
- J’aide."
Sept vies fait partie de ces films sur lesquels il est difficile d’écrire du mal et pourtant impossible de dire trop de bien, parce que même si une intrigue a tous les atouts pour toucher, les bons sentiments suffisent rarement. Surtout lorsque, comme ici, ils s’accompagnent de l’attirail traditionnel et pesant du mélodrame, à savoir musique tonitruante et omniprésente appuyant le moindre moment d’émotion, multiplication des gros plans qui captent la détresse sur les visages et usage répétitif des flashbacks douloureux. Justement quand il aurait fallu au contraire une grosse dose de retenue et de subtilité pour nous faire avaler cette histoire vraiment jolie, mais complètement artificielle, d’un homme prêt au sacrifice ultime.
Car au fond, de quoi s’agit-il ? D’un être brisé qui décide de racheter ses fautes en aidant ses semblables. Mais attention, pas n’importe quels semblables. Uniquement les méritants. Les bons, les justes, les innocents… (et les jolies filles, ajouteront les cyniques). Un mode de sélection qui tient la route, même si dans les faits, on a quasiment l’impression de voir Jésus revenu sur terre pour juger les bons et les méchants en un seul regard de ses yeux infaillibles. Une chance pour lui, il ne croise que des saints et des ordures (l’un comme l’autre facilement identifiables) et n’a donc pas à se poser la douloureuse question de l’être humain normal, avec son cortège de bonté et ses inévitables zones d’ombre. De toute façon, pour tester ses "clients", le personnage a entre autres une méthode infaillible : proférer les pires insultes (y compris racistes) et voir si la personne en face tend l’autre joue et s’écrase ou l’envoie balader… on vous laisse deviner lequel de ces deux comportements mérite (selon lui) d’être récompensé. Manichéen, vous avez dit manichéen ? Au lieu de s’émerveiller et de croire à nouveau en l’Humanité, on sent monter une légère envie de pouffer.
Will Smith, qui retrouve son réalisateur d’A la recherche du bonheur et Rosario Dawson (sexy, même cardiaque) font ce qu’ils peuvent pour qu’on croie aux sentiments qui les ravagent, mais même leur brève love story pèse des tonnes. C’est fou comme une once de légèreté dans la mise en scène pourrait, parfois, sauver un film… A moins d’être un(e) incorrigible "fleur-bleue" en manque d’histoires lacrymales, il est donc inutile de chercher à connaître le chemin (poisseux) qui, selon Gabriele Muccino, mène au Nirvana.
MpM
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