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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Club (Clubbed)
Royaume Uni / 2008
21.01.2009
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FIGHT CLUB
"Qu’est-ce que ça fait de passer douze ans en prison ?"
Pour son premier film, Neil Thompson donne dans une sorte de polar social qui joue à la fois sur la montée du suspense (en raison d’une construction en flash-back annonçant la couleur dès le départ) et la reconstitution d’une époque visuellement et politiquement marquée, celle du début des années 80 en Grande Bretagne, entre chômage, délinquance et violence. Son personnage central, le fade et paumé Danny, n’inspire d’emblée ni sympathie, ni intérêt, ce qui le rend rétrospectivement intrigant. Car que peut-il bien advenir de ce "Monsieur tout-le-monde" si représentatif de son époque, à la fois tenté par la facilité de la violence et tenaillé par une angoisse inextricable ?
C’est donc ce parcours dépourvu de gloire et d’héroïsme que l’on suit pas à pas dans les rues glauques et peu sûres de quartiers ouvriers dévastés. Assez loin du film d’initiation classique, où le héros deviendrait fort et courageux en quelques leçons, The club fait plus l’impression d’une déambulation en roue libre entre différents possibles que le personnage central tenterait de goûter en perpétuel spectateur. Deviendra-t-il un caïd, un videur respecté, un lâche, un taulard ? Souvent accompagné de ses filles, qui servent de miroir peu tendre à une réalité médiocre, Danny se construit, par touches infimes. Ne trouvant pas réellement qui il est, mais quelles facettes de lui-même il préfère. Apprenant tout autant à se connaître et à se respecter qu’à prendre son destin en mains.
Assez classique en somme, servi par une brochette d’acteurs convaincants, possédant une identité à part, aussi bien visuelle que scénaristique, qui si elle ne confine pas nécessairement au chef d’œuvre, lui donnent un ton à part dans le paysage actuel. L’aspect polar de l’intrigue lui donne du rythme et du souffle, avec ce qu’il faut de violence, et sans en faire une fin en soi. Même si l’on n’échappe pas à une sorte de morale guerrière un peu artificielle, le propos est à mille lieues de prôner la self-défense comme solution à tous les maux, et ça c’est plutôt agréable.
MpM
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