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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Un Homme et son chien
France / 2009
14.01.2009
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CHACUN CHERCHE SON CHIEN
“Quand il pleut, tu dis aussi que c’est de ma faute ?”
En adaptant Umberto D, Francis Huster partait avec un fort capital émoi et tremolos. Un vieillard, abandonné de tous, se retrouve à la rue, avec pour seuls compagnons sa dignité et son chien… Avec un tel synopsis, il y avait de quoi craindre une surenchère d’effets propres à faire sortir les mouchoirs. Pourtant, presque miraculeusement, Huster parvient à vider son film de toute espèce d’émotion potentielle. Tout y manque de corps parce qui tout y est poseur et désincarné, de la banalité des plans à la rigidité extrême des cadrages. Huster aime filmer les acteurs de profil dans des face-à-face ultra théâtralisés qui anesthésient tout échange de vitalité entre les personnages. Tout cela agrémenté d’une musique omniprésente. Piano, flûte, violons, tout est bon pour tenter de nous dicter les émotions que l’image est incapable de suggérer. Et le pire, le scénario qui s’étire en longueur à cause de toutes ces scènes gratuites, prétextes à faire figurer le maximum de noms connus au générique.
En succédané de Lelouch, Huster déroule son carnet d’adresse mondain (et embarque sa famille, tant qu’à faire), comme si la multiplicité des célébrités pouvait servir de gage de qualité alors qu’en définitive, c’est l’inverse qui se produit. Il s’en dégage une sensation d’intense vanité, sans compter qu’on a la curieuse impression d’assister au défilé des proches et des curieux au chevet d’un malade. Comme si Huster s’écriait “mais regardez tous ces people qui ont accepté de figurer 10 secondes dans mon film”. Et les people de se réjouir à leur tour, “moi, j’ai tourné avec Belmondo après son accident vasculaire cérébral”. La belle affaire. Dujardin est le seul de ce casting à rallonge à offrir quelques jolis moments d’interprétation. Et le chien, avouons-le, force la sympathie. Il ne reste plus qu’à espérer un vrai film pour un vrai retour de Bébel au cinéma. Le grand homme mérite mieux que de servir d’argument marketing. Karine
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