Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Envoyés très spéciaux


France / 2009

21.01.2009
 



REPORTERS SANS DESERT





« Un euro pour Frank et Albert, on compte sur vous… »

Dans la grande tradition de la comédie du dimanche soir de TF1, Frédéric Auburtin ne tentera à aucun moment, avec Envoyés très spéciaux, de déroger à la règle du rire populaire à la française. Tout est soigneusement pesé et respecté dans l’art de la tradition, de l’intrigue rectiligne qui met à tribut un contexte historique de circonstance, ici à forte tonalité médiatique (l’enlèvement de reporters au Moyen Orient) pour étayer une bête histoire de cocufiage, à l’inévitable duo d’acteurs payés pour dupliquer ce que le public attend d’eux : c'est-à-dire pour Lanvin incarner le baroudeur tombeur solitaire et pour Jugnot le beauf moyen râleur, gaffeur et peu courageux. En même temps c’est aussi comme ça qu’on les aime…

Malheureusement il ne suffit pas d’avoir la formule pour orienter un projet, encore faut-il faire preuve d’un minimum d’inspiration. Or, des dialogues téléphonés aux situations convenues, Envoyés très spéciaux (même le titre est référencé) ne parvient jamais à s’extraire de la routine, jouant trop la carte de l’économie. Economie de moyens privilégiant les coupes budgétaires, dans la mise en scène notamment, qui empêche les séquences spectaculaires de trouver leur juste dimension à défaut de figurer une réelle crédibilité (la médiatisation des détenus semble terriblement naïve et étriquée, on nous inflige un Laurent Gerra pour faire une quête télévisuelle là où un chanteur de premier plan s’imposait…). Plus grave, le film peine à masquer sa récession d’audace narrative, son absence de folie. La faute probablement à un scénario mal équilibré. D’un chapitre à l’autre, les otages d’opérette tournent rapidement en rond dans leur planque à Barbès et inversement n’ont ensuite plus le temps de nous bluffer avec leurs exploits en Irak. Certes le réalisateur adopte un tempo précipité pour rendre l’illusion du dynamisme de l’action, mais ce faux rythme enjoué gâche le plus souvent les rares ressorts espérés comiques (la terrible séance de baffes répétitive infligée lors de la vraie détention de Frank et Albert frôle la fumisterie). L’évidence séduisante du tandem Jugnot et Lanvin et même le charme de la très empruntée Valérie Kaprisky ne peuvent en aucun cas rattraper autant de maladresses, ni de paresse formatée (traitement.consensuel qui n’autorise aucune causticité, aucun engagement).

Au final, s’il fallait accorder une vertu à Envoyés très spéciaux, ce serait surtout de valoriser l’énorme mérite talentueux de Gérard Oury ou de Francis Veber, dont la maîtrise du sens de la comédie, qui continue à nous faire rire en boucle au gré des rediffusions quasi inusables, manque cruellement à beaucoup d’héritiers copistes qui tentent de reprendre le flambeau. Car si le rire est éminemment commercial, sa confection nécessite un don des plus rarissimes qui dépasse la compétence de simple technicien. Constat invariable...
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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