Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Walkyrie (Valkyrie)


USA / 2008

28.01.2009
 



OPERATION CONS D’OR





«- Comment comprende le national socialisme sans comprendre Wagner ?»

Désormais, avoir Tom Cruise au générique s’avère périlleux. L’acteur qui se prend top au sérieux, boursoufflé par son ego et arrogant par son pouvoir, écrase trp souvent les libertés créatrices des cinéastes qu’il choisit dans des films qu’il produit. Pur autocrate du cinéma, Cruise ne brille souvent que dans des seconds rôles excessifs, où il jubile à joer les salauds comme dans Magnolias ou Tonnerre sous les tropiques. Bryan Singer a sans doute souffert pour réaliser Walkyrie. Il s’agit sans aucun doute de son film le moins « personnel ». Le cinéaste, pourtant habitué à insuffler de la profondeur dans des blockbusters pleins d’action, n’est pas parvenu à glisser le moindre élément psychologique qui fait sa marque de fabrique. Hormis la thématique nazi qui soutient toute l’œuvre du réalisateur, rien ne permet à ce film d’être autre chose qu’un banal thriller, certes efficace, mais anodin.
Car, malgré le jeu binaire de Cruise (il faut bien plus qu’un borgne amputé pour nous faire partager un peu de souffrance), la musique pesante et hyperdramatisante, et l’absence totale de relations humaines complexes, le film s’avère un divertissement réussi. Mais vain, à l’instar de ces tentatives conter Hitler, à quelques mois de la chûte du Monstre, qui ont échoué.
Singer avait un matériau en or. Le déclin de l’empire nazi, et ses défaites stratégiques. C’est éludé en une ou deux phrases. « L’invasion ? La Normandie. La Normandie ? Je vous assure qe tout est sous contrôle. » Là où le film aurait du être un affrontement politique, stratégique, visionnaire, nous n’avons le droit qu’au déroulement des faits. Une succession de complots foireux à très haut niveau. Le crescendo des opérations mets du suspens, de la tension dans ce compte-à-rebours visant à rétablir une vérité : l’existence d’une résistance allemande, et d’une défiance conte Hitler, avant l’heure finale.
Comme jamais « rien ne se passe comme prévu », les rebondissements permettent de s’immerger facilement dans cette histoire dans l’Histoire. Singer maîtrise habilement, avec un montage soigné, des effets appuyés, un tempo étudié, cette montée en puissance. Le spectateur ne s’ennuie donc jamais, même en connaissant l’aboutissement des faits. On regrette juste que les personnages soient aussi peu explorés et que l’action soit privilégiée.
Pour que le film dure, les tentatives sont forcément faillibles. Ce jeu d’échecs où les traîtres, les fidèles, les complices, les opportunistes espèrent abattre ou sauver la bête, est de tous les recéents films sur Hitler, le plus hollywoodien. Aucune zone d’ombre, aucun regard politique ou humain sur la déchéance d’une idologie condamnable. Tout est noir et gris. Il ne s’agissait que de sauver l’Allemagne d’un déshonneur total…
On aurait aimer un film à hauteur d’hommes pour que ces hommes prennent un peu plus de hauteur dans nos mémoires. Un peu comme si la période de la Terreur se résumait à une série de têtes coupées… Walkyrie ne chevauche sur rien d’autre qu’un fait divers incroyable de l’histoire du nazisme, qui aurait pu épargner quelques mois de guerre en Europe. Singer lui s’épargne un fiasco cinématographique. Ce n’est déjà pas si mal, vu les conditions de tournage et l’emprise de Cruise.
 
vincy

 
 
 
 

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