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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les seigneurs de la guerre (Tau ming chong - Warlords)
Chine / 2007
28.01.2009
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FRERES DE (BAIN DE) SANG
"A cette époque, mourir était facile, c’est vivre qui était difficile."
En 2006, Peter Chan nous avait surpris (mais pas forcément enchantés) avec Perhaps love, une comédie romantique en forme de guimauve qui lorgnait clairement du côté des comédies musicales hollywoodiennes traditionnelles. Pour son nouvel opus, il s’est résolument tourné vers un genre et un style bien plus asiatiques, celui de la grande fresque épique et spectaculaire basée sur des événements historiques légendaires. Mauvaise nouvelle, il ne s’avère pas meilleur dans ce registre que dans l’autre. Pire, si la mise en scène parfois affectée de Perhaps love lui donnait une jolie patine nostalgique, la grandiloquence et l’académisme de ces Seigneurs de guerre en font au choix une démonstration ennuyeuse ou un exercice de style laborieux "à la manière de" (on pense au Zhang Yimou de ces dernières années, en bien moins fulgurant).
De la musique (tonitruante et convenue) aux scènes de combat (dénuées aussi bien d’inventivité que de souffle), tout a en effet l’air bâclé et inabouti, comme si Peter Chan n’avait fait qu’imiter timidement ses prédécesseurs. Ainsi les différentes séquences de batailles, trop découpées pour impressionner visuellement, tandis que les rares plans généraux demeurent confus et empesés. Voir Jet Li se battre seul à la lance contre deux douzaines de soldats ne fait plus frémir personne depuis le deuxième volet de Matrix… Alors, manque de conviction, d’audace, d’imagination ? A moins que le réalisateur ne se soit tout simplement empêtré dans les bons sentiments qui le poussent à réaliser une œuvre épique pleine de symboles et de propos rigoureusement moraux destinés à satisfaire le pouvoir en place.
Car si l’on creuse un peu, que trouve-ton derrière cette énième histoire de fraternité déçue ? Une nouvelle démonstration de la nécessité de sacrifier l’individu au groupe ("on tue aussi pour faire le bien") et l’idée que l’on doit être prêt à tout pour imposer des idées justes et maintenir la cohésion du pays ("en temps de guerre, tout est permis"). La parole donnée et la vie humaine sont peu de choses face aux nécessités d’Etat. On le sait, les films qui se situent dans un glorieux passé parlent presque toujours du présent et Les seigneurs de guerre n’y fait pas exception, qui est comme une réponse sans appel à ceux qui critiquent la politique de la Chine en matière de Droits de l’homme ou de système social. Et pour les spectateurs que la morale du film ne convaincrait pas, le personnage de Jet Li l’assure : "un jour, tu comprendras". Comme une promesse faite à tous ces empêcheurs d’opprimer en paix qui, un jour, c’est sûr, réaliseront leur erreur…
MpM
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