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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Palace pour chiens (Hotel for dogs)
USA / 2008
18.02.2009
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LOYAL CANIN
"On va avoir des ennuis comme jamais, mais on sauve les chiens, et c’est tout ce qui compte !"
On peut choisir de ne voir dans Palace pour chien qu’une comédie de plus destinée à un public préado plutôt indulgent. C’est vrai, la trame narrative est extrêmement classique, l’introduction et certains séquences franchement laborieuses, l’humour parfois maladroit et les personnages stéréotypés. En plus, c’est bourré de bons sentiments.
Pourtant, derrière l’apparente banalité de l’intrigue se cache une histoire relativement inventive (notamment les différents "gadgets" inventés par Bruce pour répondre aux besoins des chiens, comme les moutons sur roulettes ou les simulateurs de route) et surtout un message beaucoup moins niais qu’il n’y paraît. Car ce que défend le film, c’est rien moins que la nécessité de suivre son cœur et de se battre pour des valeurs auxquelles on croit. Les jeunes héros du film prennent en effet tous les risques (et renoncent même à une vie meilleure dans une famille plus aimante) pour lutter contre ce qu’ils considèrent comme une injustice insupportable. Fini l’individualisme forcené et place à une solidarité inconditionnelle où le "rebus de la société" (symbolisé par ces chiens errants miteux, dont personne ne veut et qui n’ont nulle part où aller) mérite qu’on risque sa vie pour le sauver. Et voilà que le film se transforme quasiment en appel à l’insoumission et à la désobéissance civique !
Les personnages en tout cas, peuvent être aisément érigés en modèles pour futurs citoyens responsables. Assumer ses actes, se battre pour ses convictions, respecter les spécificités de chacun… autant de comportements à imiter sans modération. Sans compter que l’hymne à la famille qui sous-tend le reste du film se veut une apologie des familles que l’on se choisit, métissées et diverses, où les liens du sang, la couleur de la peau ou les défauts physiques n’importent pas. Alors, parce que l’on se sent d’humeur particulièrement optimiste depuis l’élection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis, on aimerait voir dans ce film la métaphore d’une Amérique qui transcende ses peurs pour venir en aide aux plus faibles. Un signe qui ne trompe pas ? Ce sont les enfants qui donnent une bonne leçon de vie à des adultes lâches, voire totalement stupides. La preuve que les nouvelles générations peuvent et doivent faire mieux que leurs parents…
MpM
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